La difficile gestation du pôle social-démocrate
Neuf mois après les élections législatives, six partis de l’opposition, en l’occurrence, le Parti républicain, Ettakattol, le Courant démocratique, l’Alliance démocratique, le CPR et le mouvement Echaab ont bien du mal à se relever de leur défaite retentissante. Ils ne sont même pas arrivés à s’entendre sur un communiqué commun à propos de l’initiative présidentielle de réconciliation nationale. Après trois jours de conciliabules, les six partis, réunis à l’ancien siège du journal El Mawkaf, rue Eve Nohelle à Tunis ont été incapables d’adopter une position commune sur cette initiative et sur les actions à mener au cours de ce semestre. Le mouvement Echaab qui est une composante du Front Populaire avait refusé selon le journal El Maghreb de le cosigné avant de consulter le FP et éventuellement le convaincre de rejoindre cette coalition. Ces partis qui peinaient déjà de parler d’une même voix depuis le deuxième tour des élections présidentielles attachaient beaucoup d'importance à ce communiqué qui devait servir de ballon d'essai à une nouvelle phase d'actions communes à propos d'autres thèmes avant d'entamer des pourparlers sur un éventuel pôle social démocrate. Mais quand bien même, ce pôle serait constitué, ce qui reste une simple vue de l'esprit compte tenu des divergences irréductibles entre les partis et la guerre des égos, il ne pèserait pas bien lourd sur l'échiquier politique en l'absence du Front Populaire.