News - 08.03.2016

Siwar, Commandante de patrouilleur : Une femme de poigne

Siwar: Une femme de poigne

Siwar, lieutenant de vaisseau, est la première femme commandante d’une unité navale de la marine nationale. Elle est aussi la première à avoir ramené en Tunisie, à partir du nord de l’Italie, un patrouilleur nouvellement acquis. C’est dire sa performance.

 

Petite-fille d’un ancien militaire, elle a été entretenue depuis son enfance à Ezzahra dans l’amour de l’uniforme. Mais, son préféré, c’est le blanc de la marine. «La tenue est exceptionnelle, confie-t-elle à Leaders, et puis les galons sont universels, faciles à reconnaître.» Sa spécialité d’ingénieur à l’Académie navale : pont et système naval. «La marine, estime-t-elle, est de plus en plus technique, mettant technologies et machines sous le commandement de l’intelligence et du savoir-faire humains. A bord d’un navire, les technologies embarquées sont de dernière génération», souligne-t-elle. Les stages se suivent alors sans cesse.

Le jour où elle a reçu l’arrêté du ministre de la Défense la nommant commandante de patrouilleur, elle a réalisé qu’une nouvelle vie commence pour elle. Si dans l’armée tunisienne, les désignations sont décidées par l’Etat-Major, les nominations de commandant d’unité navale relève de l’autorité du ministre qui confère ainsi au commandant des pouvoirs appropriés, comme celui d’officier d’état civil. Il peut en effet délivrer actes de naissance, bulletins de décès, voire conclure un contrat de mariage. Investi également des pouvoirs d’agent verbalisateur assermenté, il peut établir des procès-verbaux, recueillir des témoignages et autres.

 

«Devenir commandant, c’est autre chose, nous dit Siwar. Vous sentez le poids de la responsabilité de l’équipage qui vous pèse sur les épaules. A force de travailler et de vivre ensemble, l’équipage constitue une famille en soi, votre seconde famille et vous devez veiller sur chacun de ses membres. Certains croient que dans l’armée, c’est plus facile : le grade est respecté. Dans la marine, ce n’est pas l’autorité qui prévaut le plus, mais la confiance mutuelle. Les premiers jours, voir une femme commandante instaure une période de test. En fait, on
se jauge mutuellement, puis la confiance s’installe et l’équipe devient fusionnelle».

 

Siwar n’a pas peur des missions de longue durée ou des détachements dans divers ports du pays. Elle s’y est habituée. Une fois mariée, cela ne lui posera pas de problème. «C’est mon choix et ma passion !», affirme-t-elle.

Quand on lui demande les moments exceptionnels qu’elle a vécus jusque-là à bord de son patrouilleur, sa réponse nous surprend : «Notre routine quotidienne vous paraîtra exceptionnelle. Sauver des migrants clandestins à deux doigts de la mort, évacuer des marins victimes d’accidents, repêcher des cadavres, ou secourir des chalutiers qui frisent l’échouement : cela fait partie de notre lot quotidien. Mais aussi tout comme interdire à des pêcheurs étrangers de s’introduire dans nos eaux territoriales, et les arraisonner en cas de besoin, surveiller les côtes, intercepter des embarcations qui s’adonnent au trafic des êtres humains ou à la piraterie, si la situation se présente». Une mission aux multiples tâches et de premier ordre de laquelle rien ne saurait détourner Siwar. Même pas le mariage de sa sœur. En mission, elle ne pourra pas y assister, mais pour elle, le devoir prime.

 

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