De la musique sioniste pure et dure sur Al Watanya1!
J’ai été surpris, mercredi dernier, juste après la retransmission en direct d’un match de coupe sur la Watania 1, d’entendre aux environs de 18 heures la chanson israélienne « Hava Nagila ». La chaîne nationale n’a pas trouvé mieux, pour meubler le silence pendant sa programmation cinématographique ou de téléfilms, que de diffuser la musique de « Hava Nagila ». Il s’agit d’une chanson folklorique israélienne qui reprend une mélodie ancienne vraisemblablement écrite en 1918. Le contexte historique de la composition des paroles de cette chanson et son titre hébraïque, qui signifie « réjouissons-nous », laissent penser qu’elle a été composée pour célébrer la victoire britannique en Palestine pendant la Première Guerre mondiale et aussi la Déclaration Balfour de 1917 par laquelle le gouvernement britannique « envisage favorablement l'établissement en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif , et où Arthur Balfour, ministre britannique des affaires étrangères, promet au nom de ce gouvernement de déployer « tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif“
Il n’est de secret pour personne que cette déclaration en faveur de l’établissement, en Palestine, d’un foyer national juif constitue l’un des jalons majeurs dans la création de l’Etat sioniste. La suite, on la connaît: tout un peuple (les Palestiniens) a été chassé de ses terres, condamné à vivre dans des camps de réfugiés et à subir les affres d’une colonisation des plus meurtrières.
Pour le mouvement sioniste, cette déclaration marque, au contraire, le début de la réalisation du rêve sioniste, à savoir la création d’un Etat sur la terre de Palestine. Et donc une occasion de réjouissance !
Je n’ai nullement l’intention d’insinuer, par ce rappel historique, que notre chaîne nationale Al Watanya est en train de faire de la propagande sioniste ou de préparer le terrain à une quelconque normalisation avec l’Etat d’Israël. Mon but n’est pas non plus de pousser la direction de notre chaîne à châtier le ou les responsables de cet incident fâcheux. Car ce tube, chanté d’ailleurs par Dalida, Charles Aznavour, Enrico Macias, The Beatles, Bob Daylan, Harry Belafonte, et la liste est encore longue, trop même, n’est pas toujours perçu comme un instrument de propagande israélienne, surtout quand il est joué sous sa forme instrumentale. Il est vrai que son rythme invite l’auditeur à l’allégresse et la danse. D’ailleurs, les tunisiens ou les touristes, pour peu qu’ils soient attentifs, reconnaissent souvent ce tube, dans plusieurs de nos hôtels qui font jouer à longueur de journée de la musique instrumentale.
Je voudrais seulement, par le biais de cet article, attirer l’attention des responsables de nos radios et chaînes de télévision nationales et privées sur les dangers que pourrait constituer un tube a priori anodin mais qui diffuse directement ou indirectement des messages oh combien dangereux. Il est grand temps donc de supprimer ce tube de nos répertoires musicaux.
Khaled Chaabane
Universitaire