Comment l'ancien ambassadeur américain à Tunis juge la classe politique tunisienne
Lorsque Leaders a demandé à l’Ambassadeur Walles à la veille de son da classe épart de dresser en quelques mots le portrait de dirigeants tunisiens qu’il a connus lors de sa mission en Tunisie, il prendra la précaution de faire une précision préliminaire, puis finira par livrer sa réponse. Le panel choisi commence par Marzouki (Moncef) et se termine par Marzouk (Mohsen). Précision et réponses.
La précision : «J’ai eu l’occasion de travailler avec différents présidents, chefs de gouvernement, de parti et d’organisations nationales et autres acteurs tunisiens significatifs. Chacun a sa propre personnalité, son background et ses horizons».
Moncef Marzouki
«Vous savez, son background est essentiellement les droits de l’Homme. Ses perspectives aussi !»
Béji Caïd Essebsi
«A la différence de Marzouki, il aligne une longue carrière d’homme politique et riche expérience. Un homme d’Etat qui connaît plus l’Etat et le gouvernement. Les rouages et leur fonctionnement lui sont familiers ».
Rached Ghannouchi
«Je l’ai rencontré dès mon arrivée à Tunis et continué à le revoir régulièrement. J’ai pu apprécier sa modération et son sens de l’entente, de la concorde et du compromis. Dans cet esprit, il a joué un rôle de premier plan».
Ali Laarayedh
«Je l’ai connu en tant que ministre de l’Intérieur, puis chef de gouvernement. Il avait servi lors d’une période très difficile durant laquelle le pays était en proie à de grandes turbulences. Il faut lui reconnaître le mérite d’avoir accepté de passer la main de manière pacifique et inédite au gouvernement de Mehdi Jomaa formé de compétences indépendantes.»
Mehdi Jomaa
«Il a joué un rôle très important, lui et son équipe. Ensemble, ils ont bien géré la dernière phase de la transition et réuni les conditions favorables à la tenue d’élections libres et transparentes.»
Wided Bouchamaoui et Houcine Abbassi
«Je parle des deux ensemble car ils ont initié et réussi le Dialogue national, démontrant ainsi la capacité des organisations nationales et de la société civile à s’élancer pour contribuer à débloquer la situation et favoriser le compromis. Quand un problème national surgit, l’Ugtt et l’Utica sont en tête pour œuvrer à le résoudre. Maintenant, ces deux organisations reviennent, chacune de son côté, à leurs missions initiales et ont plein de dossiers à traiter. Les questions économiques et sociales sont cruciales à régler.»
Mohsen Marzouk
«Je le connais de longue date et je l’ai vu ces dernières années dans différents postes : au sein de Nidaa Tounès, encore naissant, dans le sillage immédiat de son fondateur, le président Caïd Essebsi, durant les différentes étapes politiques et échéances électorales, puis à Carthage, en tant que premier conseiller auprès du président de la République. Et maintenant, il est retourné à Nida comme secrétaire général. Dans ses différentes fonctions, j’ai eu avec lui des relations cordiales. Il s’emploie toujours à trouver une bonne solution.»
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