Encore un bon point pour le forum social mondial de Tunis! Israël harcelé de toutes parts
Un des syndicats les plus puissants des Etats Unis vient de rejoindre le mouvement BDS de boycott d’Israël lors de sa convention nationale tenue à Baltimore au cours de la dernière semaine d’août 2015. Pour justifier sa prise de position, ce syndicat évoque «la longue histoire de violation des droits des Palestiniens par Israël». Ainsi, The United Electrical, Radio and Machine Workers Union est devenu le premier syndicat à l’échelle nationale américaine à appeler au boycott d’Israël. Dans la foulée, il a aussi affirmé son soutien à l’accord sur le nucléaire iranien.
Dans sa déclaration officielle postée sur son site, ce grand syndicat dit qu’il a pris cette décision de boycott en faveur «de la justice et de la paix entre les peuples de Palestine et d’Israël» insistant sur le fait que « l’histoire enregistre qu’Israël a commis de terribles violations des droits de l’homme débutant par le nettoyage ethnique de 750 000 Palestiniens en 1947-48 et faisant de la plus grande partie de la Palestine l’Etat d’Israël».
Le syndicat affirme que son but, à travers ce boycott, est «d’exercer des pressions pour qu’Israël mette fin à son apartheid vis-à-vis des Palestiniens dans la droite ligne de la tactique qui a amené la fin de l’apartheid en Afrique du Sud dans les années 1980». Il demande aussi la fin de l’aide américaine au régime sioniste et proclame son soutien au «droit au retour». (Haaretz, 30 août 2015)
Cette prise de position de The United Electrical, Radio and Machine Workers Union est intervenue suite à la rencontre, à Tunis, au FSM, en mars 2014, de syndicalistes palestiniens avec son délégué Autumn Martinez qui a présenté la motion contre Israël à la convention de Baltimore en déclarant: «Ce qui se passe est absolument dégoûtant. Libérons la Palestine».
De son côté, la multinationale française Veolia (eau, assainissement, déchets, transport, énergie…) a annoncé qu’elle désinvestissait d’Israël créditant le mouvement BDS d’un grand succès. Réagissant à ces informations, Mahmoud Nawaja, le coordonnateur général du Comité National Palestinien du BDS, a indiqué que « le mouvement BDS a prouvé qu’il y a un prix à payer pour la participation à la colonisation par Israël, de la terre palestinienne. » (Info-Palestine.eu)
Veolia est devenu la bête noire des militants BDS et des altermondialistes du fait de sa participation dans des projets servant les colonies israéliennes dans les territoires occupés : lignes d’autobus, traitement des eaux usées et des décharges (comme le site d’enfouissement de Tovlan dans la vallée du Jourdain) et tramway de Jérusalem (avec places à l’arrière pour les femmes) qui relie des colonies juives dans la ville à Jérusalem-Ouest.
Il est vrai que Veolia a déjà perdu «des contrats importants» selon un de ses dirigeants. En 2012, le responsable de Veolia en Israël avait admis que beaucoup dans le groupe estimaient que «la société avait perdu beaucoup de contrats en raison du tramway.»
En Irlande et au Royaume-Uni, les autorités locales ont exclu Veolia des marchés publics, alors que les conseils d’au moins une vingtaine de villes autour du monde choisissaient de ne pas attribuer ou ne pas reconduire des contrats avec Veolia suite aux campagnes BDS. De plus, sa présence dans les colonies a également conduit des investisseurs tels que la Banque Néerlandaise ASN et la Quaker Friends Fiduciary Corporation à se désinvestir de Veolia.
Il n’empêche que Veolia continue sa gestion du tramway de Jérusalem.
Ces prises de position expliquent la déclaration du Président d’Israël Reuven Rivlin qui affirmait, en mai dernier, que «le mouvement BDS est une menace stratégique de premier ordre». La mobilisation sioniste contre le mouvement BDS entre alors en transes : le milliardaire sioniste américain Sheldon Adelson met 50 millions de dollars dans cette lutte, le Jewish National Fund (Fonds National Juif américain) abonde de 100 millions de dollars et le lobby sioniste américain AIPAC apporte 65 millions de dollars et étoffe cette croisade de pas moins de 400 de ses agents.
Mais comme dit notre proverbe tunisien: «Peut-on cacher le soleil avec un tamis?»
Personne n’est dupe! Le monde entier est témoin de l’occupation, de l’apartheid et des crimes quotidiens d’Israël contre le peuple palestinien et sa jeunesse. Il est clair que faire des affaires avec Israël risque de porter atteinte à la réputation et aux profits!
Mohamed Larbi Bouguerra