News - 04.09.2015

Abdelmajid Fredj: La croissance, l’enseignement et la corruption

Abdelmajid Fredj: La croissance, l’enseignement et la corruption

Quels sont les trois dossiers qui risquent de miner la rentrée ? Quels enjeux représentent-ils ? Et quelles solutions appropriées proposer ? Dans sa dernière livraison (N°52) de septembre 2015, le magazine Leaders à solliciter les analyses de figures tunisiennes marquantes. Leurs avis variés offrent aux décisionnaires des éléments dont les décisionnaires peuvent faire leur profit :

Plusieurs dossiers pourront être qualifiés de chauds ou d’explosifs. Le premier concerne la croissance qui, à son rythme actuel et attendu, aggravera très notablement et d’une manière inquiétante le chômage. Croissance globale et des régions. Rien ne sera épargné et le gouvernement en place n’a pas d’arguments pour défendre une croissance nulle. Cette situation aura des répercussions sur les négociations sociales, sur la cohésion politique qui gouverne, sur le syndicat des patrons qui affiche toujours un appétit vorace et se retranche derrière l’aspect sécuritaire pour ne rien investir, la politique du crédit, si politique il y a, est depuis toujours compromise, voire compromettante, qui se mobilise contre une inflation virtuelle laissant en panne la vie économique et pour un pan de l’économie en déconfiture. Un vrai procès peut s’ériger pour évaluer les effets d’une telle politique.

Le deuxième est relatif à l’enseignement avec le bras de fer qui se prépare à la rentrée scolaire. Faire revenir le corps enseignant à la raison relève du miracle. Faire aboutir la position du ministre sera une vraie prouesse. Ce dossier mettra face à face les syndicats et le gouvernement, les enseignants et les parents, le corps de la sûreté nationale passera un temps dur.

Le troisième dossier portera sur la corruption, la mauvaise gouvernance, l’incapacité de plusieurs ministres à gérer, le poids de la dette qui demeure orientée essentiellement vers la consommation dont les dépenses d’un gouvernement ultra-élargi qui gagnerait à se réduire en nombre mais aussi à gagner en compétences.

 

A.F.
Ancien vice-gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie
et PDG de banques

Lire aussi:

Sophie Bessis : La vision pour le pays et la stratégie pour la mettre en œuvre

 

Ahmed Ounaies: Fixer le cap, l’identité du parti Ennahdha et le règlement politique du conflit en Libye

Slaheddine Sellami: Sécurité, réformes et réconciliation économique

Abdelmajid Fredj: La croissance, l’enseignement et la corruption

Mustapha Elhaddad: Sécurité, régions et emploi