Chaque jour est un 11 septembre
Le mardi 11 septembre 2001, l’Amérique qui se croyait invulnérable et intouchable a été frappée par les attentats les plus meurtriers de son Histoire, en plein cœur de New York, à Manhattan. Et par qui? Par Al-Qaïda et son chef Oussama Ben Laden. Ce même Ben Laden qui a été crée de toutes pièces par les Etats-Unis et les services saoudiens dans le cadre de l’opération Cyclone, plus connue sous le nom «The Afghan program», mise en place par l’éminence grise de Jimmy Carter, Zbigniew Brzezinski. Ben Laden prit la tête des moudjahidins entraînés par la CIA au Pakistan pour combattre l’Armée rouge en Afghanistan et chasser le pouvoir communiste alors en place.
Le trublion saoudien se révéla incontrôlable et se rebella contre ses maîtres d’hier. Ce 11 septembre a servi de prétexte idéal à l’administration belliqueuse de l’époque, l’administration Bush, pour justifier toutes les guerres qu’elle a déclenchées. Ceci a même conduit certains à estimer que le 11 septembre a été orchestré par les américains pour déployer leurs muscles dans le monde. Je ne le crois pas mais je crois que depuis ce jour, tous les jours sont des 11 septembre. L’Humanité et surtout notre région, le monde arabe, n’a pas connu de répit depuis ce jour.
L’Irak, berceau de l’Humanité, a été détruit et anéanti sciemment. Les naïfs croient que c’était la tyrannie de Saddam Hussein qui avait motivée le Président Bush. Non, Bush n’est pas Robin des Bois pour accourir en Irak afin de libérer son peuple du joug de la dictature.
Il y a tout d’abord la question de la richesse pétrolière d’où l’épisode qu’il ne faut jamais oublier. Au moment de la prise de Bagdad, les chars américains se sont précipités aux abords du ministère du Pétrole pour le sécuriser. Et le musée de Bagdad, a été livré aux pilleurs dont certains étaient les nouveaux envahisseurs.
Et depuis, l’Irak continue de compter ses morts tous les jours et de subir les vicissitudes du système confessionnel mis en place par les américains. Un système garants de la division et de la haine.
Mais l’embrasement et la destruction du monde arabe ne s’arrêtera pas en Irak. La tragédie du peuple syrien se poursuit depuis plus de quatre ans et n’est pas prête de s’arrêter. Et tous les belligérants sont responsables sans aucune exception ainsi que tous ceux qui tirent les ficelles. Car toute personne censée sait pertinemment que ce qui se passe en Syrie est une guerre par procuration,«proxy war» pour emprunter le terme du même Brzezinsky.
Quant à la Lybie, un des plus vastes et plus riches pays arabes mais l’un des moins peuplés est devenu un des pays les plus dangereux et les plus instables de la planète.
S’agissant du Yémen, depuis le mois de mars dernier, il subit une guerre des plus violentes entre rebelles Houthis, pro-iraniens et les sunnites, à leur tête le président Hadi soutenu par la coalition arabe formée majoritairement des États du Golfe. Certes les rebelles Houthis se sont comportés comme des voyous en envahissant la capitale et en chassant le président. De plus, l’État seul a le monopole de la force légitime. Toute autre entité armée est une milice illégale et n’a pas lieu d’être. Cependant le choix de la guerre qui a été celui des saoudiens et des autres pays du Golfe n’est pas une solution. Le conflit s’éternise, le bilan humain s’alourdit de jour en jour et les haines s’attisent encore plus. Il aurait fallu laisser opérer la discrète mais efficace diplomatie omanaise qui est équidistante vis-à-vis de tous les belligérants. De plus, l’Arabie saoudite est dans de mauvais draps car outre le bourbier yéménite et sa facture faramineuse, il y a aussi la chute des prix du pétrole et l’accord sur le nucléaire iranien qui la dérange.
Ce qui est certain, c’est que notre région en flamme et en proie à des conflits interminables ne connaîtra pas la paix et la stabilité pour bientôt. Et même les pays arabes qui ne subissent pas des guerres se cherchent péniblement un destin et sont confrontés à des problèmes sécuritaires et à des défis socio-économiques complexes.
Chedly Mamoghli