Caïd Essebsi sur Nessma : des questions convenues, des réponses rabâchées et la guerre des chefs à Nidaa occultée

Les interviews de Béji Caïd Essebsi se suivent et se ressemblent. La dernière en date, diffusée mardi soir sur Nessma ne déroge pas à la règle. Pendant près de deux heures, le président de la République répondra de bonne grâce aux questions du revenant Borhan Bssaïes, des questions, il est vrai trop convenues pour mettre en difficulté l’invité.

Il sera d’abord question de Habib Essid sur lequel il ne tarira pas d’éloges; de l’action du gouvernement « ce devait être un gouvernement de réformes, mais les problèmes survenus l’ont métamorphosé en cabinet de gestion des affaires courantes »; de l’accord entre le gouvernement et l’UGTT conclu quelques heures avant l’interview « il permettra de consolider la paix sociale »; du projet de loi sur la loi de réconciliation « cette initiative est tout à fait conforme à la constitution. Seule l’assemblée est habilitée  à y apporter des amendements » de son alliance avec Ennahdha « qui a bien changé» et de son président dont le chef de l'Etat ne manquera pas de souligner les qualités. Sur la Libye, il dément tout accord entre les parties au conflit et estime que « le temps n’est pas venu pour la Tunisie  d’offrir sa médiation. Elle le fera le jour où elle sera sûre que ces parties veulent vraiment la paix ».

On remarquera que la crise interne de Nidaa n'a pas été évoquée. Aucune question ne lui a été posée dans ce sens. Pourtant, c'est la question qui taraude un grand nombre de Tunisiens. Ces derniers ont le droit de savoir ce qui se passe au sein de ce parti pour lequel ils ont voté de la bouche du président et pas seulement cette  phrase sybilline : «Mes héritiers sont les jeunes». 

Mustapha