Habib Essid : Ni peur, ni hésitation, je décide, réalise et assume !
« Je suis un homme de terrain et j’y reste collé, la vision macro et l’action concrète, devant bénéficier aux Tunisiens » ! En une phrase, le chef du gouvernement Habib Essid résumé son style. S’exprimant lundi soir sur Nessma TV, il balayera d’un revers les reproches que lui font certains cercles politiques, notamment au sein de Nidaa Tounès censés le soutenir. En allusion à peine voilée à la lettre de démission de Lazhar Akremi, il dira sur un ton ferme, mais courtois : «Si j’ai peur, je ne serai pas là. J’agis en mon âme et conscience. Ni peur, ni hésitation, je consulte, décide et réalise. J’assume !»
En guise de palmarès de ses premiers neuf mois à la Kasbah qu’il s’apprête à boucler le 5 novembre prochain, Habib Essid aligne des indicateurs significatifs. Le premier, est la maitrise de l’inflation qui a décru de 5.7% à 4.2%, ce qui vient freiner, a-t-il souligné, la hausse du coût de la vie et contribuer à préserver le pouvoir d’achat. Le deuxième, est la reprise de la construction des logements sociaux, prévus au nombre de 30 000 unités mais, réduits en fait à 1000 unités seulement. Troisième indicateur qui surprend les Tunisiens : 10 milliards de dinars de crédits d’investissement sont en attente d’exécution. En clair, l’argent est là, mais la réalisation est bloquée : autoroutes, pistes agricoles, équipements socio-éducatifs et sanitaires et autres attendent relance. « C’est fait ! », affirme-t-il.
Programmée en deux livraisons, la première diffusée lundi soir et la seconde, ce mardi soir, sur Nessma TV, cette interview apporte un correctif d’image pour le chef du Gouvernement. Habib Essid y apparaît tel qu’il est lui-même : simple, pragmatique, opérationnel. Point de carrière politique à entretenir ou d’ambition dévorante à assouvir, il est en mission. Sur la lutte contre le terrorisme, il sera en toute clarté : « Nous progressons, mais la guerre reste longue et exigeante. Les renforts en effectifs et équipements sont d’un grand appoint. De nouvelles acquisitions, notamment d’hélicoptères et autres viendront soutenir l’action de nos troupes. La traque est resserrée, nous y parviendrons ! »
Quant à la disparition des deux journalistes Nadhir Gtari et Sofiane Chourabi, ou l’attentat contre Ridha Charfeddine, Habib Essid reste circonspect. « Les investigations se poursuivent activement. Laissons les Services et la police travailler ! » Au sujet des menaces dont fait part Moez Ben Gharbia, il souligne que « le contexte est particulier. » Avant d’ajouter pour toutes ces affaires : « Nous aurions tant aimé disposer d’éléments probants que nous pourrons communiqués aux intéresser et rendre publics. Mais ce qui est porté à notre connaissance reste limité et incomplet. Nous ne saurions alors nous y hasarder, il y va de la responsabilité de l’Etat et de sa crédibilité. »