L'affaire Jaouadi place Ennahdha face à un choix cornélien
La décision du parquet de placer en détention »,l’ex imam de la mosquée Lakhmi, Ridha Jaouadi pour « gestion financière non autorisée » a été très mal prise comme prévu par Ennahdha . En l’absence du président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, c’est le porte-parole, El Ajmi Lourimi qui s’est chargé d’exprimer le mécontentement du parti, mais en termes particulièrement mesurés : « on aurait pu traiter cette affaire, autrement qu'en arrêtant l'imam Ridha Jaouadi» a-t-il déploré. Tout en appelant à l'apaisement, Il a exprimé la crainte de voir le consensus national subir le contrecoup de cette affaire.
En fait, Ennahdha se trouve face à un dilemme cornélien. Elle est bien consciente du malaise croissant de sa base face à son impuissance à défendre Jaouadi(1), mais dans le même temps, elle ne peut pas prendre le risque d'une rupture avec Nidaa Tounès qui provoquerait une crise d'autant plus grave que la conjoncture nationale et internationale est particulièrement tendue.
(1) Dans un commentaire, un proche d'Ennahdha interpelle Rached Ghannouchi en ces termes «Si vous n'exprimez pas votre colère maintenant quand le feriez-vous».