Le sort en est jeté. La rupture est consommée à Nidaa Tounès
Ce qui vient de se passer ce dimanche à Hammamet à l'occasion de le tenue dimanche 1er novembre de la réunion du bureau exécutif de Nidaa Tounès est gravissime. Alea jacta est. Cette réunion était celle de la dernière chance pour le premier parti du pays. Elle sera celle de l'implosion. Un communiqué du BE accuse nommément Hafedh Caïd Essebsi vice-président du parti et Ridha Belhaj directeur du cabinet présidentiel d'être derrière l'envoi de milices pour saboter la réunion de Hammame ( l'acte est qualifié de terroriste) et exprime le soutien de ses membres aux structures légitimes du parti et à son président, Mohamed Ennaceur. La rupture est donc consommée. Et c'est bien ainsi, parce qu'il fallait en finir avec cette hypocrisie générale qui consistait à qualifier chaque crise qu'a connue ce parti de signe de bonne santé démocratique. Cette situation nous rappelle la scission au sein du destour en 1934, sauf que les divergences ne sont pas d'ordre idéologique cette fois-ci, mais personnel comme ce fut le cas entre Bourguiba et Salah Ben Youssef en 1955-1956.
En fin ce compte, tous les partis organisés en tendances comme Nidaa Tounès portent en eux les germes de leur propre destruction. Ils suscitent inévitablement des luttes intestines et des coteries qui se terminent généralement par des scissions. Le parti socialiste français qui a adopté le même type d'organisation est confronté à des difficultés similaires depuis sa création en...1972, mais sans que cela la moindre incidence sur les institutions de l'Etat. S'agissant de la Tunisie, une probable scission au sein de Nidaa sera dramatique parce qu'elle risque de déteindre sur nos institutions ne sont pas suffisamment solides pour absorber les soubresauts du parti majoritaire et sur la vie politique en général.
Reportage photos Mohamed Hammi
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