Quand l’assemblée des Représentants du Peuple se couvre de ridicule
Sur la foi d’une information parue sur facebook et sur proposition d’une députée d’Ennahdha, Yamina Zoghlami, les députés ont récité ce mardi la fatiha à la mémoire de Jamila Bouhired. Le geste de nos honorables députés est louable sauf que la grande militante algérienne est encore en vie. Il a fallu une lettre de l’ambassade d’Algérie pour que l’Assemblée se ravise et se confonde en excuses. Le Vice-président de l’Assemblée, Abdelfattah Mourou aurait reproché à la députée de ne s’être pas assurée de la véracité de l’information induisant ainsi en erreur l’Assemblée. Mais ceci n’exonère pas l’assemblée qui, en l'occurrence, a fait preuve d'une légèreté sans nom en ajoutant foi à une rumeur qui avait déjà circulé il y a quelques mois sur la toile. Plutôt que de se fier à Facebook, il aurait été plus sage de contacter au préalable, l'ambassade d'Algérie ou le correspondant de l'APS pour s'assurer de la fiabilité de l'information. Une bourde monumentale qui n'est pas de nature à rehausser le prestige de l'ARP et l'exposera aux railleries et quolibets.
Qui est Jamila Bouhired?
Jamila Bouhired est sans doute la militante algérienne la plus connue à l’étranger. Née en 1935 d’un père algérien et d’une mère tunisienne, elle a fait partie du réseau du « réseau bombes » de Yacef Saadi en 1956, lors de la bataille d’Alger. En avril 1957, elle est blessée dans une fusillade et capturée .Soupçonnée d'être une militante de la cause algérienne, elle est torturée, inculpée et condamnée à mort pour attentat. Sous la pression de l'opinion publique internationale, elle est finalement graciée et libérée en 1962.