Nidaa Tounès : Mohamed Ennaceur désamorce la crise
Les Américains l’appelaient «brinkmanship» ou l’art d’aller au bord du gouffre pour arracher des concessions à l’adversaire. C’était pendant la guerre froide. Bien avant eux, les Arabes s’y étaient essayé avec bonheur إشتدّي أزمة تنفرجي. C’est à cette technique éprouvée que les contestataires de Nidaa Tounès ont eu recours. Grand bien leur en a pris. Une fois de plus, le parti a évité le pire. La rencontre des représentants des dissidents avec Béji Caïd Caïd Essebsi aura été décisive. Le chef de l'Etat a réitéré «la volonté de l'institution de la présidence à se maintenir à égale distance de toutes les parties au nom de l'intérêt supérieur du pays». La rupture a été donc évitée de justesse. Au grand dam de ceux qui se posaient déjà en alternative.
Dans une lettre aux protagonistes, le président par intérim du parti, Mohamed Ennaceur a lancé un triple appel: à ceux qui ont appelé à la réunion jeudi 12 novembre de l'instance constitutive pour y surseoir ; aux démissionnaires pour revenir sur leur décision et à tous les militants du parti pour reprendre le dialogue de manière à conforter la position du parti en tant que garant de la stabilité du pays.
Un appel qui a toutes les chances d'être entendu, d'autant plus que tout porte à croire qu'il est inspiré par le président de la République lui-même. Le compteur est remis à zéro. Il faut espérer que les dirigeants de ce parti cessent de jouer avec les nerfs des Tunisiens avec leurs querelles d'épicier et se montrent dignes de la confiance placée en eux par les électeurs.
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