Comment faire fructifier le Nobel
Dire qu’il faut faire fructifier le Nobel de la paix est presque une tautologie, tant, cette assertion tombe sous le sens. En octroyant au Quartette cette distinction, le comité norvégien du Nobel s’est porté à la rescousse d’une révolution en péril. Le danger n’a pas pour autant disparu. Il le sera le jour où les Tunisiens passeront de l’incantation à l’action. Oui, il faut faire fructifier le Nobel tant sur le plan intérieur qu'extérieur. La question n'a rien d'une quadrature du cercle pour peu que toutes les parties s'y mettent réellement. Il faut que les syndicats et le patronat cessent de se regarder en chiens de faïence, en observant une trêve sociale de deux ou trois ans, le temps de relancer l'économie, que la majorité associe l'opposition à ses décisions, que l'extrême-gauche mette fin à ses surenchères, que les journalistes tiennent compte de l'extrême fragilité du pays et s'affranchissent de la dictature du buzz, que les dirigeants de Nidaa mettent une sourdine à leurs chamailleries, qu'Ennahdha cesse son double langage, opte résolument pour un Etat civil et agisse en conséquence. C'est ce qu'on appelle une union sacrée. Le mot est souvent pris en mauvaise part, mais c'est la meilleure riposte au défi que nous lancent les terroristes.
Sur le plan extérieur, il est temps de mettre fin à cette réputation exécrable que la presse internationale veut nous coller d'un pays en proie à la violence,menacé à tout moment d'une invasion terroriste qui est en grande partie à l'origine de la baisse des IDE. Le Nobel représente une excellente opportunité pour véhiculer l'image d'un pays à la fois respectueux des droits de l'homme et qui offre les meilleures garanties pour l'investisseur étranger.