L’habileté n’est pas le moindre de ses atouts. Mohsen Marzouk plaide coupable ! Interrogé par Boubaker Ben Akacha sur Mosaïque sur le point de savoir s’il assume une part de responsabilité dans la crise qui secoue Nidaa Tounès, Mohsen Marzouk ne se débine pas. « Oui ! Si remplir la Coupole d’El Menzah avec plus de 6000 militants, tenir un grand meeting tous les mois dans une région de l’intérieur, réunir le bureau exécutif deux fois par mois alors qu’il ne s’était pas réuni depuis 5 mois, ou ouvrir mon carnet adresse international au service de mon pays et de mon pays, peut m’être reproché et je l’assume ! », commencera-t-il par répondre. « Certains, ajoutera-t-il ont été jusqu’à m’accuser d’empressement, vers quoi ? Ils prétendent vers la prise des rênes du parti, voire plus ! Alors vous voyez ! La vraie question, n’est pas celle d’options fondamentales ou de programmes, mais de leadership. Alors, je le leur laisse ! C’est pourquoi j’ai décidé de renoncer à mes fonctions de secrétaire général de Nidaa Tounès, sans pour autant abandonner le projet auquel j’avais cru et continue à croire !»
Son interviewer ne sera pas moins habile. « Vous n’abandonnez pas le projet. Vous restez à Nidaa ». Suit alors une longue explication. Marzouk n’est plus pressé. Il attend voir. Il réitère son attachement au «projet », à la promesse faite aux électeurs, à la relève des défis qui se posent au pays et rappelle qu’il ne quitte pas le navire, heureux de servir le parti à partir de n’importe qu’elle position. « A condition, précise-t-il, qu’il ne s’agit pas de saper les fondamentaux ».
Galvanisé par les deux derniers meetings réussis à Gammarth (des cadres) et dimanche à Hammamet (avec les femmes), il retrouve des ressorts et annonce de nouvelles rencontres « avec les jeunes et d’autres catégories de militants ». Les propositions du Comité des 13, piloté par Youssef Chahed paraissent contreproductives pour Mohsen Marzouk. « Elles risquent de se faire sur le dos des adhérents et à l’encontre de l’esprit démocratique ! » Exigeant un retour aux fondamentaux, il se garde de toute prise de position intempestive et préfère suivre de près l’évolution de la situation.
Entretemps, la Tunisie livre d’intenses combats contre le terrorisme, la dégradation des indicateurs économiques et financiers, la détérioration du climat social et la recrudescence de la précarité... En plus de l’imminence des élections municipales, avec tous les enjeux qu’elles représentent.