Le réveil de Star Wars
La sortie récente du " Réveil de la Force ", septième épisode de la saga Star Wars (la Guerre des Etoiles), après dix ans d’absence a été l’occasion de démontrer que Georges Lucas a créé un phénomène universel unique qui a séduit trois générations successives.
Au-delà de la série qui peut paraitre comme n'étant que de la science-fiction, la dimension politique religieuse et philosophique est bel et bien présente et constitue l’épicentre de l’œuvre de Lucas. D'ailleurs la très sérieuse revue " Philosophie Magazine ", " le Point " "L'obs " et bien d’autres ont consacrés des numéros spéciaux à la guerre des étoiles, afin d'analyser ce phénomène hors normes.
En outre, certains qui pensent "qu’il n'y a pas plus exact que la science-fiction " avaient probablement raison. En effet la revue " Science et Vie" (décembre 2015) qui y consacre un dossier, titre en couverture "la science rattrape la fiction".
Star Wars allie également quête initiatique qui fait partie de la mythologie, croyance et sagesse sur fond de l’éternel débat qui animera toujours l'humanité, à savoir la confrontation entre le bien et le mal : la force et le côté obscur de la force.
Lucas qui a fait des études d’audiovisuel s’est intéressé assez tôt à la mythologie et en particulier celle de la quête du héros et s’en est inspiré dans l'écriture de ses films. Ses lectures des mythes et légendes ont marqués profondément son œuvre, ainsi que la spiritualité orientale.
C'est ainsi qu’il réussira à fabriquer un mythe universel dans lequel il parvient même à toucher l’univers freudien en construisant un père castrateur " Dark Vador ", à la fois craint et admiré. La question du père dominateur et du passage de l’enfance à l’adolescence est récurrente dans l’œuvre de Lucas qui reprend la thématique œdipienne dans ses films ou Luc qui s’éprend de la princesse Léa et découvre qu'elle est sa sœur, se fait couper le bras par Vador, castration symbolique par le père.
La dimension politique qui conjugue trahison et sacrifice, avec ses aspects machiavéliques est également omniprésente dans les deux trilogies de la saga ainsi que dans le septième épisode où le pouvoir absolu est le désir récurrent des forces du côté obscur, et où la manipulation sans démesure notamment sur le jeune Anakin le poussera à basculer irrévocablement vers les forces du mal.
Le premier volet de la saga l'épisode IV " un Nouvel Espoir "qui est sorti le 25 mai 1977, a été l'un des plus grand succès de l'histoire du cinéma, véritable révolution dans son genre depuis "2001 l’Odyssée de l’espace" de Stanley Kubrick. Il s’impose également comme phénomène culturel international.
Ont suivi l’épisode V "l’Empire contre-attaque" (1980), l’épisode VI "le Retour du Jedi" (1983), l’épisode I "la Menace Fantôme" (1999) , l’épisode II "l’Attaque des Clones"(2002) et l’épisode III "la Revanche des Sith" (2005).
L’épisode VII "le Réveil de la Force" qui a couté 200 millions de dollars a été réalisé par J.J. Abrahams, après la vente en 2012 de "Lucasfilm" à Disney pour un montant de 4,05 milliards de dollars. Les épisodes VIII et IX sont prévus respectivement pour 2017 et 2019.
Comme tous les films auxquels on a collé l’étiquette «culte», la saga Star Wars s’appuie sur une esthétique puissante et un visuel exceptionnel qui mêle spectaculaire et mystérieux, ainsi que sur une redoutable " machine marketing " qui a généré des milliards de dollars et continuera à le faire notamment par les produits dérivés.
Il convient de rappeler que le premier film de la saga a été tourné en 1977 en Tunisie, la SATPEC en était le prestataire de services. La Menace Fantôme, l’Attaque des Clones ainsi qu'une partie de la Revanche des Sith ont été tournées à Tozeur, Matmata, Tataouine ( d'où le nom de la planète tatooine ), ainsi qu'a ksar haddada, Nefta, Jerba et Chebika. La supervision de la production a été assurée par M Abdelaziz Ben Mlouka ( CTV ) pour son savoir-faire, son expérience et son sérieux qui ne sont plus à prouver. Plusieurs équipes techniques tunisiennes ont contribués à ces tournages : production, assistants mise en scène, machinerie, décor, son, éclairage ...
Ces techniciens qui ont évolués dans des équipes internationales ont acquis un savoir-faire certain et ont été toujours sollicités et appréciés par les productions étrangères, dont Indiana Jones, le Patient Anglais, Peut-être, Jésus de Nazareth, la Vérité si je mens et bien d’autres. Les tournages de films occidentaux en Tunisie ont constitués d'excellentes campagnes de communication et ont contribué à attirer beaucoup plus de touristes. Malheureusement avec l’instabilité qui dure depuis cinq années et la gangrène du terrorisme qui a frappé notre pays, les producteurs étrangers se tournent vers d’autres horizons, notamment le Maroc.
Taoufik Jabeur
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