La presse est morte… vive la presse !
Erosion du lectorat, tarissement des recettes ventes et publicité, hausse des charges d’impression et de diffusion, ancrage des médias sociaux et interactifs, notamment la presse électronique, émergence de nouvelles tendances, surtout chez les jeunes, de moins en moins férus de causes idéologiques et grands débats et de plus en plus attirés par l'effectif et le pragmatique: la presse écrite tunisienne, comme partout de par le monde, fait face à de multiples défis. «Mais, dans chaque défi, souligne le ministre de la communication, M. Oussama Romdhani, ouvrant lundi le séminaire dédié à ces questions par la SNIPE (La Presse & Assahafa), il y a de nouvelles opportunités qu’il convient d’identifier et saisir».
Instruit par l’histoire de la presse, le ministre affirme que «la presse écrite n’est guère vouée à l’extinction, aucun média n’ayant tué ceux qui l’avaient précédé et de nouveaux médias fondés sur des technologies encore inconnues aujourd’hui, feront sans doute leur apparitions».
L’essentiel à ses yeux, c’est de «rehausser la pratique journalistique, d’encourager la mise à niveau du secteur afin de satisfaire davantage les attentes des lectures et de réaliser ce saut qualitatif en s’appuyant, précisément, sur les multiples avantages qu’offrent les TIC et de favoriser l’interactivité».
Le ministre appelle à un partenariat interactif et équilibré entre la presse écrite et les autres médias, notamment la presse électronique en donnant une valeur ajoutée au contenu de celle-ci, et en respectant les droits d’auteur. Aussi, l’entreprise de presse se doit d’adopter une démarche de mise à niveau afin de réviser ses approches et modes de gestion, comprimer ses coûts de production, intégrer une dimension marketing plus effective, sonder les attentes des lecteurs à travers des études qualitatives et quantitatives affinées et identifier de nouveaux créneaux, notamment dans la presse spécialisée et celle de proximité.
Pour le ministre de la communication, le foisonnement des titres (303 publications en 2009, contre 52 en 2004, en plus des 1200 titres étrangers diffusés en kiosque), avec notamment 10 quotidiens et 40 hebdomadaires, ainsi que la presse des partis politiques, témoigne du dynamisme du secteur. Aussi, la naissance de nouveaux titres spécialisés qui affichent une bonne qualité éditoriale et graphique initie une bonne tendance. De même, avec le développement régional, la presse locale et régionale pourrait trouver un terrain favorable à une émergence réussie, en confirmation des premières expériences existantes. Bref, le ministre est optimiste quant l’avenir de la presse écrite, à condition qu’elle sache se reprendre en main et se réinventer.