Tunisie 2016 : les briseurs d’espoir
"Vivre sans espoir c’est cesser de vivre" (Honoré de Balzac)
L’espoir c’est un moment de griserie, dans l’accomplissement du rêve revisité, et de croyance dans un meilleur que nous nous devons tous de contribuer à créer.
Il est aussi le même rêve assumé, et transformé en réalité par la force de la volonté.
Toute évolution est une attente, et depuis plus de quatre années nous vivons les évènements du pays, dans l’espoir qu’un bonheur partagé leur succède, dans cette fragile réalité.
Mais nous tunisiens, sommes nous, aujourd’hui, à la hauteur de ce grand espoir ?
Est-ce bien à cela, que ceux innombrables sortis dans les rues de Tunis, un certain 11 janvier, ont pensé et imaginé ?
Est-ce bien cette Tunisie, pleine d’animosités et de rivalités mêlées, que nous avons espérée ?
Pourquoi sommes-nous capables un jour, du beau et du meilleur, et à un autre moment, du laid et du pire ?
Nous sommes en mesure d’escalader les montagnes, nous libérer de nos échecs, de nos chaines et ensuite ne pas assumer.
Nous pouvons triompher de nos grandes difficultés et en créer d’autres dans la foulée.
Pour mettre un terme à cela, il nous faudrait surmonter nos petits appétits qui ne valent rien au regard du temps de l’histoire.
Participer au renouveau de notre pays, aider les nouvelles générations à lutter pour notre société.
Minimiser nos échecs, nos ennuis, redresser la tète, voire plus grand, à l’échelle de notre environnement et de notre mémoire.
Outrepasser les petits intérêts, surpasser le "Je" qui nous trahit tous, et nous fait oublier notre humanité.
Les grands responsables, sont en général tenus pour coupables, car ce sont eux qui donnent toujours le la au pays, et dessinent les contours de nos soucis.
Ils jouent la grande partition, qui s’écoute de tous les coins de Tunisie, fait des émules, impose la musique et le tempo à des citoyens ahuris.
De voir tant d’efforts, vite effacés, et leurs ambitions défaites alors que le pays est à l’agonie.
Nous voulons les voir tous, au contraire, faire un grand effort pour le mobiliser, relancer l’économie, et donner de la joie à la vie.
Et que cessent ces combats qui ne mènent à rien et ces chausse- trappes destinées à leurs propres amis.
Car la Tunisie est vraiment au bout du rouleau, cessons de l’ignorer, et abandonnons nos petits rêves pour nous convaincre de l’existence de ces réalités.
Le pays a besoin de sauveurs, de combattants d’idées, et d’acteurs dédiés et engagés pour ce bout d’Afrique, qui a fait, plus d’une fois, dans l’histoire, surtout la plus récente, de bonheur chavirer l’humanité.
Mourad Guellaty