26e Sommet de l'Union Africaine: les droits de l'Homme et des femmes en débat
Addis-Abéba, de l'envoyé spécial de Leaders Abdelhafidh Harguem - A l'orée de chacun de ses sommets des questions récurrentes ne cessent d'être posées: à quoi sert l'Union Africaine? A- t-elle besoin de tenir deux sommets par an, l'un en Janvier, à son siège à Addis Abeba et l'autre fin juin, début juillet dans un pays du continent et de tant de réunions d'organes délibérants, de comités techniques spécialisés, de sous-comités... Une organisation budgétivore, "un gros machin" sans aucune emprise sur les réalités politiques et socio-économiques de l'Afrique et d'aucune utilité pour ses populations, diraient les uns, un lieu de rencontre et un espace de dialogue entre élites et dirigeants du continent, mais surtout un laboratoire d'idées et de projets fédérateurs, rétorqueraient les autres, ceux-là mêmes qui aimeraient voir dans l'UA le reflet de cette Afrique qui bouge, qui change ,qui avance dans bien de domaines et qui laisse transparaître des perspectives macroéconomiques prometteuses, avec un taux de croissance à deux chiffres pour certains pays,malgré une mauvaise gouvernance dans nombre de cas.
Quoi qu'il en soit, ceux qui suivent de près les activités de l'Union Africaine vous diront qu'à la différence de certaines organisations régionales, et notamment la Ligue Arabe, l'organisation panafricaine se distingue par la qualité de ses débats.
Bien que passionnés et houleux parfois sur fond de clivages culturels et linguistiques, ils sont profonds et traduisent aussi bien une diversité d'horizons qu'une pluralité d'opinions et d'angles d'analyse qui surprennent plus d'un.
Il convient de souligner que depuis sa création en 2002 à Durban sur les cendres de l'Organisation de l'Unité Africaine, l'Union Africaine s'est impliquée dans des dossiers de la plus haute importance, tels que l'intégration économique régionale, la promotion de la paix et de la sécurité sur le continent, le développement dans ses différentes composantes ainsi que les questions d'ordre humanitaire.
Et ce n'est nullement un hasard si les chefs d'Etat et de gouvernement, réunis dans de le cadre de leur 26eme sommet à Addis-Abeba,débattront entre autres sujets, du 30 au 31 de ce mois,du thème:" 2016: Année africaine des droits de l'Homme avec un accent particulier sur les droits des femmes".
C'est là le témoignage d'une volonté délibérée de changer l'image foncièrement négative d'un continent, théâtre de tous les malheurs: guerres civiles, génocides, graves violations des droits de l'hommes, famines, mutilations génitales des femmes, violence conjugale... Mais c'est également l'expression d'un engagement résolu à réaliser, au delà des textes législatifs, des avancées réelles en matière des droits de l'Homme et des femmes, en cette année 2016 qui coïncide avec la célébration du 30e anniversaire de l'entrée en vigueur de la Charte Africaine des droits de l'Homme et des peuples, appelée aussi Charte de Banjul et dont l'instrument d'exécution est la Commission africaine des droits de l'Homme et des peuples.
2016 coïncide aussi avec le 10e anniversaire de l'entrée en activité de la Cour africaine de justice et des droits de l'Homme et des peuples qui a son siège à Arusha, en Tanzanie, ainsi qu'avec le 17ème anniversaire de la Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant.
Au delà des déclarations de bonne volonté et des discours de circonstance,quelle contribution effective apportera le 26e Sommet de l'Union Africaine à la promotion des droits de l'Homme et des femmes en Afrique ? Une certitude au moins: un débat qu'on prévoit de qualité aura lieu.