Djihadisme et déradicalisation: Gilles Kepel, ce jeudi à Tunis
A peine paru en France, le 16 décembre dernier au lendemain des attentats de Paris, son livre «Terreur dans l’Hexagone, genèse du djihad français» (Gallimard) a fait plus de 100 000 ventes. Gilles Kepel sera à Tunis dès ce jeudi pour le présenter en conférence-débat. L'éruption du djihadisme en France trouve ses origines dans des mutations profondes qui ont changé la donne de l’Islam en France et du djihadisme au Moyen-Orient. Deux phénomènes qui ont échappé à la vigilance tant de la classe politique que des services sécuritaires. Professeur à Science-Po, fin connaisseur du monde arabe et des mouvements islamique, ce sociologue a longtemps travaillé sur les deuxième et troisième générations issues de l’immigration en France, conduisant des enquêtes fouillées sur le terrain, notamment dans les banlieues parisiennes, terreau de la radicalisation.
« Tout est détaillé par Gilles Kepel, avions-nous écrit sur Leaders en note de lecture, avec des rappels de faits significatifs qui n’ont pas bénéficié de l’attention et de la prise en compte nécessaires et à temps, une cartographie bien documentée des groupes, le portrait des principaux acteurs, le traçage des parcours et filières. Une démarche qui montre l’importance de la lecture sociologique, adossée à l’analyse historique. Sa conclusion, réservée certes à la France, vaut pour les autres pays confrontés aux mêmes phénomènes comme la Tunisie et mérite d’être comprise chez nous. «Le débat et la mise en œuvre des politiques publiques qu’appelle la terreur dans l’Hexagone, écrit-il, ne sauraient être menés à bien, sans s’appuyer sur les connaissances que peut encore produire – mais pour combien de temps ? – notre Université.»
Où en est l’université tunisienne?