Palmyre (Tadmor) libérée des griffes de Daech. Que de leçons à tirer!
La libération de Palmyre au cours week-end dernier a certainement une grande importance stratégique. Situés au cœur du territoire de la Syrie, le site antique et la localité moderne qui s’est développée dans ses envions immédiats ouvrent à l’armée syrienne la voie pour la libération des agglomérations et des territoires qui les éparent de la frontière syro-irakienne. Il s’agit du revers militaire le plus remarquable des terroristes face à la récente avancée méthodique de l’armée syrienne dans plusieurs directions. Mais la libération a aussi une signification importante du point de vue culturel.
Après avoir été martyrisé pendant une dizaine de mois, le site de Palmyre, classé dans la Liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO, depuis 1980, a été libéré par les soldats syriens appuyés par l’aviation russe. Cette délivrance a couronné une offensive de trois semaines qui a culminé avec d’intenses combats nocturnes menés dans la nuit du samedi 27 au dimanche derniers. Aux dernières nouvelles, près de deux cents soldats syriens auraient payé de leur vie la libération de Plamyre. Mais les terroristes éliminés seraient beaucoup plus nombreux.
Pendant son occupation par les terroristes, le site a subi des destructions irrémédiables qui ont scandalisé, de par le monde, tous les amis du patrimoine culturel. Plusieurs de ses monuments ont été détruits à l’explosif ; des exécutions sommaires ont été commises avec une théâtralisation macabre ; l’ancien conservateur du site et du musée de la cité antique, Khaled Al-Assaad, âgé de 82 ans, a été décapité, le 18 août dernier, au motif qu’il avait représenté son pays à des conférences organisées par des ‘’infidèles’’, et qu’il s’était occupé des ‘’idoles’’.
Pour le patrimoine archéologique mondial, la libération de Palmyre par la force (bien légitime) est une première à saluer. Elle montre que l’emprise des ténèbres peut être arrêtée par la volonté des hommes. Les appels répétés de l’UNESCO, depuis plus d’un an, suite aux malheurs subis par le Patrimoine archéologique du nord de l’Irak n’ont toujours pas convaincu le Conseil de sécurité de l’ONU de décréter une action palpable en faveur des trésors de l’humanité. Les dernières réussites de l’armée syrienne montrent que seule l’action appropriée est de nature à faire reculer la barbarie.
Il est à espérer que la myriade d’organisations arabes et islamiques en charge de la culture (ALECSO, ISESCO…) relèveront, sans tarder, la grande signification du sauvetage d’un trésor de l’humanité et ouvreront pour une bonne suite.
Houcine Jaïdi