News - 08.04.2016

Au micro de Sofiane Ben Farhat et Hassen Hameli : «Mohamed Ennaceur en rassembleur»

Mohamed ennaceur et Sofinne Ben Farhat

«Béji Caïd Essebsi parle beaucoup. Et vous, vous parlez très peu ! » lance d'emblée Sofiane Ben Farhat, à Mohamed Ennaceur. Et son copilote, Hassen Hameli d’ajouter : «Vous devez vous exprimer davantage pour que les Tunisiens vous écoutent et vous entendent ! » Sans y céder, le président de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), garde sa modestie naturelle. En une heure et demie de « grande interview », ce vendredi matin sur RadioMed, à partir du Palais du Bardo, Ennaceur a essuyé le feu roulant des deux journalistes, répondant calmement à leurs questions les plus directes. Extraits.

Certains députés demandent votre départ !  
C’est leur droit ! Ils ne sont en fait qu’un ou deux. Alors vous comprenez ce qu’il en est au juste...
L’Assemblée traine le pas à examiner les projets de loi qui s’accumulent de plus en plus !
En fait, les Tunisiens sont impatients et je le comprends. N’oubliez pas que les commissions élargissent les consultations et procèdent à l’audition de différentes parties concernées, et que nous devons bâtir un consensus autour des textes à produire, ce qui prend du temps. L’essentiel est de garantir l’acceptabilité et l’applicabilité des lois...
 
Le président de la République vous a adressé une lettre, qui se veut une alerte quant aux retards pris, mais vous l’avez ragée dans le tiroir de votre bureau !
Pas du tout ! D’abord, il m’en avait fait part auparavant. Dès sa réception, je l’ai partagée, comme il se doit, avec mes collègues membres du Bureau de l’Assemblée et en ai informé l’ensemble des Députés, en séance plénière. Conformément au règlement intérieur, le président de la République a le droit de s’adresse s’il le souhaite au Parlement et son allocution ne sera pas suivie de débats. Il est le bienvenu au Bardo. L’essentiel, c’est que son message est bien reçu. J’ai examiné avec le chef du gouvernement la liste des projets de loi à examiner en grande priorité et nous nous y employons. 
 
On parle de relations tendues entre le Bardo, la Kasbah et Carthage ?
Je ne l'ai jamais ressenti. Chacun est dans son statut et son rôle. Les échanges, discussions et concertations sont continus, sans exclure des positions qui expriment les différents points de vue. Mais, l’entente est totale, dans les attributions respectives. C’est ça la démocratie
 
Que diriez-vous au président Essebsi ?
Longue vie et plein succès dans l’accomplissement de votre mission
 
Et à Habib Essid ?
Nous connaissons l’ampleur de la tâche, surtout avec les défis sécuritaires marqués par pas moins de trois graves attentats et nous apprécions vos efforts. Bon courage à poursuivre l’œuvre que vous avez engagée depuis 14 mois à la tête du gouvernement.
 
Pourtant, des voix différentes s’élèvent ici et là quant à la prestation d’Habib Essid et de son gouvernement ?
La réalité est ailleurs. Il faut être aux commandes pour réaliser la gravité des dangers et l’importance des défis. En 14 mois, beaucoup a été fait!
 
Président de l’ARP, est-ce votre dernière mission publique ?
Mon unique ambition est de servir ! Mon vœu le plus cher est de contribuer à la réussite de l’ARP dans cette phase cruciale...
 
Vous avez réussi à forger une entente significative entre les membres du Bureau de l’Assemblée et les présidents des différents groupes parlementaires. Vous êtes un grand rassembleur !
La Tunisie en a, aujourd'hui, grandement besoin.
 
Nous sommes au Palais du Bardo, si chargé d’histoire. Que vous inspirent ces lieux ?
La continuité de l’Etat ! Hier, aujourd'hui et, sans doute, demain!