Démarrage des journées patrimoniales tunisiennes à Paris (Album photos)
Les travaux des journées patrimoniales tunisiennes à Paris ont démarré vendredi dans une salle archicomble de La Fondation de la Maison de Tunisie et en présence d’un public composé de Français natifs de Tunisie, de français amis de la Tunisie et de Tunisiens attachés à la Tunisie et à son patrimoine. C’est Imed Frikha le directeur de la Fondation qui a ouvert les travaux de la première journée au nom La Fondation et au nom de l’Ambassadeur de Tunisie à Paris empêché en raison de priorités et de contraintes liées à sa charge. Après avoir rappelé le franc succès connu par le colloque de 2015 «Bourguiba, une modernité tunisienne» et s’être félicité de la poursuite de l’expérience du partenariat avec le Laboratoire du patrimoine de la Manouba et d’autres institutions universitaires tunisiennes, Imed Frikha a justifié le choix du patrimoine comme thème de ces journées en raison du consensus sur la nécessité de sa connaissance, de sa sauvegarde et de sa valorisation et pour célébrer le mois du patrimoine organisé partout en Tunisie du 18 avril au 18 mai.
Jamel Ben Tahar, au nom du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique s’est réjoui de voir le patrimoine tunisien abordé dans toutes ses dimensions, archéologique, monumentale et religieuse à travers l’exposition sur le sacré et le débat sur les rapports entre la religion, la spiritualité et le patrimoine. Après avoir rappelé que l’appartenance méditerranéenne est une composante de l’identité tunisienne et la diversité multiethnique et multicolore de notre pays, il a mis en exergue le rôle joué par le ministère de l’enseignement supérieur à travers les formations au patrimoine, marqueur de notre identité plurielle et, par là même rempart contre le terrorisme. Jamel Ben Tahar a également salué et encouragé le partenariat entre la Maison de Tunisie, « ce haut lieu des activités culturelles » et la Faculté de la Manouba, tout en rappelant que la Maison de Tunisie, elle-même, en fait partie, en tant que lieu de mémoire qui voit défiler depuis l’indépendance de nombreux étudiants.
Le doyen Habib Kazdaghli a rappelé la vocation de la Maison de la Tunisie, en tant que « morceau du territoire tunisien » en France, d’être le lieu de rencontre privilégié entre Tunisiens et Français pour raffermir la coopération bilatérale et de jouer le rôle de pont entre nos deux pays. Il n’a pas manqué de souligner que ce colloque a lieu à l’occasion de la commémoration du 60ème anniversaire de l’indépendance de notre pays et que c’est la façon idoine choisie par les enseignants- chercheurs du laboratoire pour célébrer cet événement, non d’un point de vue politique mais d’un point de vue scientifique.
Après la cérémonie d’ouverture, c’est le thème des « patrimoines tunisiens à la croisée des chemins » qui a l’objet de la réflexion des intervenants. Abdelhamid Larguèche, dans sa communication « Soixante ans de théorie et de pratique au service du patrimoine » a fait un bilan des politiques patrimoniales et a réfléchi sur l’histoire de ce patrimoine, le concept de patrimoine et la manière dont Les Tunisiens ont pris en charge leur histoire.
Boutheina Ben Baaziz a présenté les propositions du Laboratoire du patrimoine de la Manouba relatives aux sites tunisiens susceptibles d’être classés sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité. Après les avoir présentés, elle a développé, pour chaque site, l’argumentaire qui milite en faveur de son inscription sur cette liste.
Jacques Alexandropolos, de l’Université Jean Jaurès à Toulouse, après avoir montré que la réception de l’Antiquité a été très souvent, à travers l’histoire, idéologiquement marquée et qu’elle a été le reflet de parti pris idéologiques, politiques et religieux, s’est interrogé sur la réception de ce patrimoine aujourd’hui en Tunisie.
Habib Kazdaghli a réfléchi sur la mémoire de nos diasporas et sur les problèmes liés à la sauvegarde de ce patrimoine alors que Cyrine Ben Gachem a présenté l’exposition « Sacrée Tunisie » en mettant l’accent sur les objectifs visés et la méthodologie adoptée.
Habib Mellakh