Ils sont pas moins de 1 282 371 Tunisiens installés dans plus de 108 pays sur les cinq continents à former une communauté expatriée en légère progression. C’est ce que révèle à Leaders le ministère des Affaires étrangères sur la base des registres consulaires actualisés fin 2014. Deux pays n’ont pu figurer dans ces statistiques, en raison de leur situation sécuritaire : la Libye et le Yémen.
L’analyse des principales caractéristiques laisse apparaître une prédominance, pour ce qui est du genre. Les hommes sont au nombre de 802 773 (63%), alors que la gent féminine s’élève à 479 598 (37%). Les ouvriers viennent en première place avec 469 167 (37%), suivis des sans-emploi au nombre de 206 593 (16%). On dénombre 115 153 cadres (9%) et 55 574 exerçant une profession libérale (4%). Ceux qui poursuivent encore leurs études sont au nombre de 195 586 (15%) dans le primaire et le secondaire, et 57 418 dans l’enseignement supérieur (4%).
Pour ce qui est de l’âge, on apprend que 12 423 Tunisiens à l’étranger (10%) n’ont pas encore atteint l’âge scolaire, alors que 922 872 (72%) sont âgés de 18 à 64 ans. Ceux dont l’âge se situe à partir de 65 ans sont au nombre de 104 211 (8%). Les binationaux représentent 27%, soit 339 959 personnes.
L’Europe en tête et une percée au Canada et dans les pays du Golfe
La répartition géographique souligne la prédominance des pays d’Europe qui accueillent 87% des Tunisiens (1 122 067). La France est en tête avec 728 094, suivie de l’Italie (197 160) et de l’Allemagne (94 536).
Les pays arabes (hors Libye et Yémen) comptent 110 385 Tunisiens (9%). Les cinq premiers pays d’accueil sont les Emirats arabes unis (39 238), l’Algérie (21 420), l’Arabie Saoudite (21 086), le Qatar (17 750) et Oman (5 693). Les Amériques accueillent 44 195 Tunisiens, dont 27 427 au Canada et 16 654 aux Etats-Unis. Quant à l’Afrique subsaharienne, en progression, on y dénombre 3 359 Tunisiens, alors que 2 365 autres résident en Asie et Océanie.
Une urgence : le Conseil supérieur de l’émigration
L’analyse des statistiques officielles se limite aux immatriculations auprès des consulats et ambassades. Nombre de Tunisiens, pour des raisons diverses, notamment l’absence de documents de résidence en règle, s’y soustraient. Ces indicateurs globaux, aussi significatifs qu’ils soient, grâce aux services du ministère des Affaires étrangères, restent insuffisants pour appréhender dans son ensemble la situation des Tunisiens à l’étranger. Ils posent, une fois de plus, la question du manque d’études appropriées pour tracer les mutations, souligner les difficultés rencontrées et prendre en charge les demandes sans cesses réitérées.
Le Conseil supérieur de l’émigration promis par les gouvernements successifs, depuis le déclenchement de la révolution, tarde à se mettre en place. Devant se substituer au secrétariat d’Etat qui y était dédié, et intégrer l’Office des Tunisiens à l’étranger, dans une refonte totale conceptuelle et opérationnelle et se doter d’une nouvelle gouvernance, il s’impose en urgence pour bénéficier à plus de 1 282 371 Tunisiens à l’étranger.
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