Pourquoi un seul tunisien figure parmi les 100 personnalités arabes, hors politique, les plus influentes ?
Révélant la liste des Top 100 personnalités arabes de divers domaines, hors politique, les plus influentes pour l’année 2010, la revue Arabian Business crée une réelle déception en Tunisie. Un seul Tunisien y figure et d’ailleurs tout en bas du classement. Il s’agit du commentateur sportif Issam Chaouali, qui n’en pas pour autant démérité. Faisant pour la première son entrée à ce palmarès, il est classé 95ème. Où sont les autres stars tunisiennes des finances, de l’économie, des arts, de la littérature, de la culture, de la mode et autres secteurs concernés ? Pourquoi ni Bouchnak, ni Rebai et autres sportifs, journalistes, écrivains, poètes, peintres, stylistes, chefs d’entreprise et tant de pionniers tunisiens n’arrivent pas à imposer leur notoriété dans les pays du Golfe et le monde arabe, auprès des médias et à l’international, pour se hisser dans ces classements ? La question mérite réflexion.
Depuis 6 ans, la revue Arabian Business invite ses collaborateurs à établir, d’après les échos qui leur parviennent et leur connaissance du monde arabe et de ses principaux acteurs, une liste de 500 personnalités arabes qu’ils jugent les plus influentes, dans la région et de par le monde. Une fois constituée, cette première liste sera mise au vote, nom par nom, afin d’en dégager les Top 100. Pour éviter toute susceptibilité, les officiels, qu’ils soient chefs d’état, membres de familles régnantes, ou dirigeants ne sont pas pris en considération. Seuls les domaines économiques, culturels, académiques et sportifs sont concernés.
Le Maghreb sous-représenté?!
La cuvée 2010, révélée ce dimanche s’avère particulière avec l’apparition au classement de 50 nouvelles personnalités. La première position revient, cette année aussi, au Prince Al Waleed, fort de ses investissements, de ses œuvres sociales et de son pouvoir médiatique. Mais nous y trouvons Dalia Mogahed, la nouvelle conseillère (d’origine égyptienne) de Barack Obama (pour les affaires religieuses), Dhahi Khalfane, le chef de la police de Dubai, Adel Ali, président de la compagnie aérienne Al-Arabya, etc.
Dans ce classement, les 5 pays de l’UMA font figure de parents pauvres, avec seulement 5 représentants. Si le Maroc et la Mauritanie n’y sont malheureusement pas représentés, nous trouvons uniquement, le libyen Abdallah Badri (Energie, en 33ème position), l’ancien footballeur Rabeh Saadane (40ème), la romancière algérienne Ahlem Mostaghanmi (74ème, elle y inscrite en tant que tunisienne) et Issam Chaouali (95ème).
« Peut-on reprocher aux médias du Golfe de ne pas s’intéresser aux stars maghrébines et notamment tunisiennes, se demande un spécialiste interrogé par Leaders ? La contestation de ce palmarès est facile à faire, poursuit-il, sans pour autant garantir le résultat. Nous devons reconnaître notre déficit de communication, individuel et collectif, faire un grand effort de présence dans les médias, mais aussi à travers les manifestations impactantes, publier des analyses, faire parler de nos œuvres, et ne négliger aucune opportunité pour faire connaître ce que nous faisons. »
Rien n’est perdu, si l’on s’y prend à temps. Nous avons quelques mois pour gagner le palmarès de 2011… et d’autres.
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