News - 14.06.2016
Hédi Bouraoui à l’honneur dans le Blésois et en Touraine
Tours – Correspondance particulière pour Leaders, de Frédéric-Gaël Theuriau - Le professeur et homme de lettres Hédi BOURAOUI, canado-franco-tunisien d’expression française, sfaxien d’origine, est une figure incontournable, depuis ces cinquante dernières années, de l’Université York à Toronto et de l’espace francophone. Vivant huit mois de l’année au Canada et quatre mois en France, il fut mis à l’honneur au Lycée Notre-Dame-des-Aydes de Blois avec une exposi-tion raisonnée de ses écrits au centre de documentation et d’information de l’établissement, du 12 mai au 7 juin 2016.
Exposition des œuvres à NDA de Blois
Cette sélection de livres fit office de présentation préliminaire à sa venue le 7 juin où il fit une intervention remarquée et remarquable, devant les Pre-mières Littéraires et des enseignants, sur « le transculturel et ses enjeux socio-philosophiques pour une tolérance universelle ». Ce fut une manière plus con-crète, pour les futurs bacheliers, d’aborder la littérature du XXIe siècle autre-ment qu’à travers un manuel où les pages sont pauvres, voire inexistantes, sur cette récente période.
Éditions Nicole Vaillant / Canada Mediterranean Centre
L’exposition, reconstituée à Dierre les deux jours du colloque, fut l’occasion de rappeler l’engagement des Éditions VAILLANT (Antibes) associées, pour la circonstance, au CMC Editions (York University, Toronto), scellant une sorte d’union harmonieuse entre la France et le Canada pour un ouvrage consacré à la Créativité-critique des littératures d’expression française avec Hédi Bouraoui (ISBN : 978-2-916986-86-9).
Colloque international de Dierre
Ensuite, les 8 et 9 juin, s’ouvrit le colloque international organisé par le Centre d’Études Supérieures de la Littérature dirigé par Frédéric-Gaël THEU-RIAU, dont est membre Hédi BOURAOUI, en partenariat avec le Canada Medi-terranean Centre de l’Université York et la ville de Dierre dans l’Indre-et-Loire.
« Réfléchir sur l’œuvre d’Hédi Bouraoui » attira un public intéressé venant aussi bien de la région parisienne, blésoise que tourangelle. Située en périphé-rie de l’arrondissement de Tours, macrophage ville qui était l’ancienne capitale du Royaume de France entre 1440 et 1520, bien éloignée de Paris qui mange tout, l’une des plus petites villes de la région, néanmoins connue par son aéro-drome accueillant régulièrement la Patrouille de France pour des démonstra-tions aériennes et l’église Saint Médard qui est classée, put ainsi s’enorgueillir de la présence d’un illustre hôte grâce au maire, Max BESNARD, sans qui rien n’aurait été possible.
« Il faut que la marge parle ! »
Le marginal qu’est Hédi BOURAOUI revint ainsi, en quelque sorte, à la « marge », dans une relativement isolée ville de six-cents habitants. La margi-nalité est, en substance, ce qui transparaît dans un narratoème défendant les atouts de « La Marge », récemment publié dans le recueil NomadiVivance (To-ronto, éd. CMC, 2016) : « Il faut que la marge parle ! » (p. 29) revient comme leitmotiv en forme de rappel à la réalité.
Les débats commencèrent par l’allocution de bienvenue de Françoise PI-CARD (Maire adjointe de Dierre chargée de la Culture) et par l’introduction du directeur du CESL, avec la participation de deux élèves, Younnes LAVRADOR (1re S à NDA de Blois) et Pascaline PILOT (1re L à NDA de Blois) qui y présentè-rent leurs « lectures choisies de textes d’Hédi Bouraoui ».
Thèmes universels
Ce fut ensuite un festival d’allocutions plus passionnantes les unes que les autres faites par des enseignants, chercheurs, écrivains, critiques – généralistes ou spécialistes – venant du monde entier. Parmi eux figurent : Georges CHA-POUTHIER-FRIEDENKRAFT (CNRS, Paris, France), Bernadette CAILLER (Universi-té de Floride, Gainesville, États-Unis), Frédéric-Gaël THEURIAU (Université François-Rabelais, Tours, France), Neelam PIRBHAI-JETHA (Université des Mas-careignes, Port-Louis, Île Maurice), Simone GROSSMAN (Université Bar-Ilan, Ramat Gan, Israël), Irène OORE (Université de Dalhousie, Halifax, Canada), Claudia CANU FAUTRÉ (Université de Cagliari, Italie), Boussad BERRICHI (Uni-versité d’Ottawa, Canada), Ékatérina KONDRATIÉVA, Sergueï PANOV (Universi-té Nationale de Technologie, Moscou, Russie), Éric JACOBÉE-SIVRY (Université de Paris-Est Marne-la-Vallée, France), Monique W. LABIDOIRE (Paris, France), Angela BUONO (Université de Naples « L’Orientale », Italie), Abderrahman BEGGAR (Université Wilfrid Laurier, Waterloo, Canada), Sergio VILLANI (Uni-versité York, Toronto, Canada), Alessandra MARONGIU (Université de Cagliari, Italie), Mario SELVAGGIO (Université de Cagliari, Italie), Françoise NAUDILLON (Université de Concordia, Montréal, Canada).
Les thèmes les plus universels tels l’Humanisme moderne, l’approche trans-disciplinaire de son œuvre (argumentative, narrative, poétique, expérimen-tale), le dialogue des cultures, la paix, la tolérance, le respect des différences, la francophonie furent donc abordés à travers une esthétique bouraouïenne largement mise à contribution avec le « transculturalisme », le « nomadisme », la « créaculture », la « créativité-critique », la « binarité infernale » ou l’ « écriture interstitielle », concepts le plus souvent établis par Hédi Bouraoui dès les années 1970.
La publication des Actes du colloque est prévue à l’horizon 2017 afin que le public le plus large et le plus diversifié puisse s’immerger dans l’univers bou-raouïen qui se veut chroniqueur utile de notre époque.
Frédéric-Gaël Theuriau