L’oiseau rare pour la Kasbah : les cinq conditions à remplir
Le président de la République a affirmé qu’il n’a pas pesé sur le consensus dégagé par les délibérations des divers partis politiques et organisations nationales qu’il a réunis à l’effet de dégager une «feuille de route» mais il a tort d’affirmer que sa mission est terminée.
Pratiquement, on imagine difficilement que cette assemblée, puisse, seule, parvenir à choisir un chef de Gouvernement et son équipe, en peu de temps, d’où l’urgence de définir une procédure.
C’est le rôle des conseillers du Président de faire leur travail s’ils en ont l’étoffe.
Je dis cela car on aurait du lui conseiller d’inviter l’UTAP et les représentants des autres organisations nationales ouvrières et patronales. Pour l’UTAP on s’est enfin repris mais pour les autres cette erreur devrait être réparée ultérieurement. Pourquoi ces représentants seraient-ils absents? Qu’a-t-on à leur reprocher? Est-ce pour ne pas offusquer l’UGTT et l’UTICA ?
Quoiqu’il en soit, je suggère, en toute modestie que la Présidence devrait s’engager dans le processus sans pour autant peser sur le choix de la personne du chef du Gouvernement.
La première des choses à faire est de rendre publique la feuille de route, par respect pour ce peuple et en vue de montrer ce à quoi le prétendant à la Présidence du Gouvernement doit s’engager et s’il juge en son âme et conscience qu’il en a l’étoffe, qu’il est un meneur d’hommes, qu’il sait communiquer et qu’il a la compétences techniques nécessaires pour tracer les orientations et les correctifs à y apporter éventuellement, diriger et contrôler le travail de son équipe et rendre compte à l’ARP.
Chaque partie aura certainement son chef de Gouvernement à proposer, mais c’est ignorer que d’autres personnalités peuvent prétendre, à tort ou à raison, à ce poste et c’est leur droit. Pourquoi les priver, dans les coulisses, de présenter leurs candidatures?
Bien entendu, les représentants des partis et des organisations nationales devront normalement s’entendre sur un certain nombre de critères. Au nombre de ces critères, je citerai quelques uns.
L’indépendance vis-à-vis des partis politiques et des organisations nationales. Ignorer cette condition c’est retomber dans les errements du passé qui peuvent expliquer les « mains tremblantes » du Gouvernement Essid.
La seconde condition est la compétence. Cette compétence sera appréciée par les représentants des partis et des organisations nationales dans l’aptitude du candidat à défendre son programme d’actions et les aménagements qu’il entend introduire. Il devra donc ne pas se contenter d’une « feuille de route » incolore et inodore et préciser la politique qu’il entend suivre et les premières mesures qu’il entend prendre.
La troisième condition est que le candidat se doit de présenter son équipe et de défendre son choix si on venait à lui présenter des objections sur tel ou tel Super-Ministre, Ministre ou Secrétaire d’Etat. Cette équipe n’aura de compte à rendre qu’au chef du Gouvernement qui sera seul responsable de toute la politique engagée devant l’ARP. Mettons donc fin à ces interpellations intempestives de Ministres à l’ARP. C’est du show et de la perte de temps pour le législatif et l’exécutif.
La quatrième condition est que le Chef du Gouvernement et son équipe s’engagent à s’abstenir de se présenter aux élections.
La cinquième condition est qu’il présente un état de ses biens inscrits aussi bien en son nom qu’au nom de son épouse et de ses enfants.
A BCE de définir la procédure, incluant les délais à respecter par les futurs candidats et de la soumettre à l’accord des parties présentes et de la publier.
En espérant que les conseillers de BCE lisent ce que la société civile écrit et plaide, à bons entendeur salut!
Mokhtar el khlifi