Essid : un cas de conscience pour chaque élu
Plus d’un d’entre nous a écouté l’interview accordée, le 20 juillet 2016, au canal Ettassia par Monsieur Habib Essid.
Je retiens que c’est un patriote responsable qui a le sens de l’Etat, un grand commis de l’Etat, un responsable toujours prés à servir son pays et qui ne tient pas à rester au poste qu’il occupe actuellement à moins que l’ARP en décide autrement.
En sollicitant un vote de confiance, il s’en est remis à l’ARP, et à travers elle, au peuple tout entier.
Il a reconnu que le verre était à moitié plein (ou vide selon les esprits) et que toute œuvre humaine est imparfaite.
Le citoyen ose espérer que le discours de Si HABIB Essid et le vote seront publics.
Il aspire à ce que le chef du Gouvernement brosse, avec davantage de précisions, les obstacles de toutes natures que son Gouvernement a rencontrés et qu’il n’a pas pu dépasser pour réaliser un taux de croissance plus élevé.
Le prochain Gouvernement sera-t-il en mesure de les surmonter si on ne lui donnera pas les moyens de le faire?
Si Habib Essid parvient à convaincre chaque député, intellectuellement honnête, du bien fondé de ce qu’il a entrepris jusqu’ici et des aménagements qu’il y a lieu d’introduire tant au niveau de la structure de son équipe qu’au niveau des objectifs et des moyens, pourquoi voulez-vous que le député vote la défiance au gouvernement actuel?
Pratiquement, si la décision au niveau de la coalition au Pouvoir est prise de ne pas reconduire Monsieur Essid et que chaque député suivra à la lettre les instructions de son parti, Monsieur Essid partira certainement après avoir pris à témoin le peuple.
Heureusement que, si les choses se passeront normalement, nous aurons « elbawsala » pour avoir le détail des votes et chaque citoyen aura son idée sur chaque député lors des prochaines élections.
Ce peuple est mûr et ne pardonnera pas celui qui aura sacrifié si Essid sur l’autel de considérations partisanes ou personnelles étroites, alors qu’il n’a encore aucune idée sur celui qui pourrait prendre sa place et pourrait remplir son fauteuil. Un « tient » vaut mieux que « deux tu l’auras ».
En présentant son initiative, BCE n’a-t-il pas dit que l’actuel chef de Gouvernement pourrait être reconduit ?
La balle est donc dans le camp de Si ESSID qui devra convaincre le peuple et chaque député pour que ce dernier vote, en son nom et en son âme et conscience et donc à l’abri de toute pression partisane.
Le peuple sera attentif et saura si chaque député a vraiment pris, en son âme et conscience, l’intérêt de ce pays meurtri qui attend son sauveur car il a trop attendu.
Essid sera un cas de conscience pour chaque député et chaque citoyen si l’ARP l’aura mal jugé d’autant qu’elle n’est pas sûre que son remplaçant fera mieux et aura un profil meilleur.
Que l’art de bien communiquer, si souvent invoqué, s’il existe chez certaines langues bien pendues qui peuvent dire, le pour et son contraire, peut aussi nous conduire à la démagogie et au chaos.
Un dernier mot, le prochain Gouvernement devra ressusciter rapidement, dans une nouvelle forme, cet organe consultatif qu’était le Conseil économique et social qui a été balayé bêtement d’un trait de plume.
Il devrait aussi créer, à mon sens, un conseil consultatif des sages qui regroupera les personnalités politiques qui ont occupé des postes très importants dans les rouages de l’Etat (Présidents, Premiers Ministres, Secrétaires d’Etat, PDG, Gouverneurs, Hauts cadres) à l’effet d’éclairer le Gouvernement dans sa mission ardue.
Si Essid sera reconduit, s’il le mérite, le pays pourra gagner du temps et repartir de bon pied sur des bases solides et donc se remettre rapidement au travail.
En comparant Essid et les figures annoncées par certaines fuites je préfère de très loin ce patriote honnête et sincère qui devra s’entourer d’une bonne équipe et de bons conseillers.
Mokhtar el khlifi