M.K. Nabli appelle le conseil d’administration de la Banque centrale à démissionner et l’ARP à auditionner le Gouverneur
Qualifiant d’« erreur » et de « faute » la manière dont le conseil d’administration de la Banque centrale de Tunisie (BCT) a posé et répondu aux questions relatives à la rémunération des hauts dirigeants de la Banque, Mustapha Kamel Nabli appelle à « la démission collective et immédiate de tout le Conseil ». Il demande à la Commission des Finances de l’ARP d'« auditionner le plus tôt possible le Gouverneur et le Vice-Gouverneur à propos de cette affaire afin de déterminer leur rôle et responsabilités ». Il s'étonne que l’ARP ne se soit pas déjà saisie de la question ! Dans une Tribune publiée sur Leaders, l’ancien Gouverneur de la BCT, Nabli, estime que comparer la BCT qui est « avant tout une institution monétaire publique », « à une institution commerciale (publique ou privée), constitue une erreur de taille. » Il souligne que : « Les hauts responsables de la BCT sont avant tout des responsables publics régis par les principes et les règles du secteur public. Ils peuvent se différencier, selon des critères et des modalités à déterminer, mais leur cadre de référence est clair ».
Si « après une longue hésitation », Mustapha Kamel Nabli a décidé en tant qu’ancien Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, de s’exprimer sur cette affaire, c’est qu’il ne s’estime pas « tenu à l’obligation de réserve pour une telle question d’intérêt public ». « Ma plus grande crainte, affirme-t-il, est que cet évènement soit utilisé pour remettre en cause le principe de l’indépendance de la BCT. J’estime que c’est par des actions fortes contre les abus que l’on peut protéger la BCT et son indépendance. L’enjeu est d’importance ! »
Lire La Tribune de Mustapha Kamel Nabli : Sauver l’indépendance de la Banque Centrale de Tunisie en la protégeant des abus