Les Destouriens à la recherche d’un poids et d’un avenir en Tunisie (Album Photos)

« Sauront-ils rompre avec la nostalgie du passé, resserrer leurs rangs, faire émerger de nouvelles générations et incarner des valeurs renouvelées? » En une seule phrase, un veux militant destourien, drapé dans sa dignité de patriote répulsé par les abus du RCD, résume tout le défi qui repose aujourd’hui sur les épaules de Me Abir Moussi et ses co-équipiers. Portée à la présidence du Mouvement Destourien, lors du congrès constitutif tenu samedi dernier au siège de l’ancienne Maison du Parti (PSD) à la Kasbah, elle monte au charbon dans une mission bien difficile. 

« En la parrainant pour reprendre le flambeau, poursuit notre interlocuteur, Dr Hamed Karoui, figure de proue du scoutisme, de l’UGET et des Destouriens, a parié sur sa jeunesse, son courage et son engagement. Il a voulu certes signifier qu’une page se tourne et que la place doit être cédée aux générations montantes. Il se doit à présent d’œuvrer pour favoriser cette renaissance en incitant le maximum de ‘’familles destouriennes’’ à se fondre dans ce mouvement ». Au vu des figures présentes samedi au congrès, les débuts sont prometteurs, mais beaucoup reste à faire.

 

Les questions qui se posent aujourd’hui sont nombreuses : Les vieux partis peuvent-ils se régénérer? Ceux qui ont été balayés par une révolution sauront-ils se faire accepter? Mais aussi, que peut représenter réellement le poids du courant destourien (supposons qu’il sera unifié) auprès des Tunisiens et dans le paysage politique? Quel sera non-pas son poids électoral mais son potentiel aux horizons 2018 (pour les municipales) et 2019 (pour les législatives et les présidentielles)? Plus précisément, à quelles conditions Me Abir Moussi et son équipe seront capables de hisser les héritiers du Destour aux premières places?

 

« Entre nostalgie et rebondissement, conclut ce vieux militant, revenir au pouvoir et se redéployer en faveur de nobles causes, restaurer le prestige des uns et repartir à la conquête d’une nouvelle confiance des Tunisiens, les défis sont nombreux et lourds à lever ».