L'interview de Marzouki ou l'indignation facile des Tunisiens
Depuis plusieurs jours, elle aura été au centre d'une vive polémique qui a mis sens dessus dessous le microcosme politique au point de reléguer à l’arrière-plan des sujets plus importants comme les mouvements de protestation dans les régions. L’interview de Moncef Marzouki a été finalement diffusée ce vendredi soir, sur Attessi3a. Une interview banale où les inévitables diatribes contre son prédécesseur à Carthage alternent avec ses inquiétuses sur l'avenir de la démocratie dans son pays, confirmant tout le mal qu'on pensait de lui.
Que les Tunisiens soient ultra sensibles à ce qui leur semble une remise en question du principal acquis de la révolution, la liberté de la presse, est tout-à-fait compréhensible. Mais comment expliquer leur propension à s'indigner à la moindre occasion sans actionner leur esprit critique et, dans le cas d'espèce, sans attendre les preuves et surtout les noms qu' Ettasi3a nous a promis. Cela est d'autant moins compréhensible que les procédés utilisés pour faire croire à une tentative de censure du pouvoir dégagent une impression de déjà-vu qui devrait les inciter à plus de circonspection.