Elyès Gharbi, nouveau président de la Télévision tunisienne
Première nomination à la tête de l’audiovisuel public, décidée par le nouveau chef du gouvernement Youssef Chahed : c’est Elyès Gharbi qui a été désigné président de l’Etablissement de la Télévision tunisienne.
La forme a été respectée : proposé par la Kasbah, il a été auditionné par la HAICA qui lui accordé sa validation. Le journaliste, le producteur et l’homme qui a, jusqu’à présent tout réussi, saura-t-il relever aujourd’hui les grands défis de la Télévision publique ?
Combien de temps, Elyès Gharbi tiendra-t-il ? Vite épris, vite dépris, il ne supporte guère les ingérences extérieures et encore moins les tracasseries des ronds de cuir. Son ADN, elle est faite de liberté d’expression et d’indépendance, ce qui le fera migrer de Mosaïque à Nessma TV, d’Express Fm à Shems Fm (dont il sera le directeur général en septembre 2011, avant d’en être débarqué cinq mois après en février 2012). De retour à la télévision, il voguera entre Watanya 1 et El Hiwar. Les séquences sont rapides.
Ses prédécesseurs à la Télévision nationale depuis révolutions n’ont guère réussi à conserver leur poste pendant de longues périodes. Le tout dernier en poste, Rached Younès, nommé par intérim le 15 novembre 2015, ne serait resté que 10 mois. Il avait succédé à Mustapha Ben Letaief, porté à la présidence de la Télévision publique le 16 juin 2014, qui ne totalisera que 18 mois d’exercice.
Comment stabiliser grilles et équipes, lancer réformes et nouvelles productions, assainir une situation des plus confuses et remettre la maison en marche, avec des successions aussi rapides ?
Incontestablement, Rached Younes s’y est essayé, finissant par y laisser des plumes. Traquant rémunérations abusives, absences injustifiées, et coûts exorbitants, il s‘était fait attirer les foudres.
Son successeur, Elyès Gharbi part avec de meilleures chances. Nommé en titre, et non intérimaire, journaliste reconnu et producteur confirmé, il peut compter sur l’appui du chef du gouvernement, Youssef Chahed et de ses communicants, Mseddi et Omheni. Et de Carthage aussi. Gharbi est apprécié au Palais où il avait choisi pour recueillir le 2 juin dernier, la fameuse interview du président Béji Caïd Essebsi, annonçant l’initiative qui portera Chahed à la Kasbah...
Maintenant, il faut qu’il réussisse !
T.H