Une fatwa sur les mouvements sociaux qui fait polémique
Une fatwa qui fera certainement polémique. Le mufti de la République, Othman Battikh ne passe pas pour être un mufti particulièrement audacieux dans ses fatwas. En tout cas, celle qu’il vient d’édicter l’est. Dans un communiqué, il critique vivement «ceux qui coupent les routes, installent des piquets de grève à l’entrée des entreprises». Il concède que« le droit de grève est reconnu par la constitution», mais observe que le «droit au travail l’est aussi» et appelle à «l’arrêt des mouvements de protestation sauvages» qui ont »des incidences négatives sur l’économie du pays». «La a situation est devenue intenable», souligne-t-il. «L’Etat est dans son droit, lorsqu’il fait observer la loi». Dans une déclaration à Shemsfm, le mufti persiste est signe : «ce communiqué est plus qu’une fatwa», il rappelle les protestataires à leur devoir de respecter le droit au travail. Plus qu’un devoir national, c’est un devoir religieux, il faut s’en acquitter».
Les réactions n’ont pas tardé : le Forum tunisien des droits économiques et sociaux « dénonce l’immixtion » de l’institution de l’Ifta’ dans un domaine qui ne relève pas de sa compétence » et attire l’attention sur« la gravité que revêt ce communiqué qui stigmatise les combats liés à la défense de la citoyenneté totale pour tous et justifie une politique officielle visant à criminaliser les mouvements sociaux»