Tout ce qui est excessif est insignifiant
« L’élection du CSM a été pour nous une journée noire », « C’est le retour de l’Etat de la mejba ». On repense à ce mot célèbre du ministre de Napoléon, Talleyrand : «Tout ce qui est excessif est insignifiant».Faut-il croire qu’aujourd’hui, il suffit d’émettre des jugements à l’emporte-pièce où la mauvaise foi le dispute aux contre-vérités pour que les stations de radio ou les chaînes de télévision vous déroulent le tapis rouge au nom de la liberté d’expression, même si vos avis sont choquants et que vous ne représentez que votre petite personne. Comment ose-t-on qualifier l’élection du Conseil Supérieur de la magistrature de journée noire (pour qui ?), alors que cette consultation a été libre et transparente aux dires même de l’ISE et des observateurs des ONG et que l’institution concernée est un vieux rêve des démocrates tunisiens parce qu’elle consacre l’indépendance et la crédibilité de la justice ? Sur quelle phrase ou mot de la Loi de finances se fonde-t-on pour soupçonner le gouvernement de ce noir dessein de vouloir réinstaurer « l’Etat de la mejba » avec ses expéditions de triste mémoire pour racketter les tribus, alors qu'il n'est question dans cette loi que de lutte contre l'évasion fiscale et de la nécessité de s'acquitter de son devoir fiscal.
Me voilà donc en train de défendre le gouvernement sur ces deux points alors qu'il est de bon ton de s'y opposer à tout propos. Tant pis.J'assume et je le dit tout haut : Le Conseil Supérieur de la Magistrature, le premier dans le monde arabe, est un acquis non pas de ce gouvernement, mais de la révolution ; la déclaration d'impôt est un devoir pour tous les Tunisiens y compris pour ceux qui veulent s'y soustraire au nom des services rendus à la nation.
Mustapha