Fadhel Abdelkéfi: «Un ministère de hautes compétences où je suis heureux d’arriver chaque matin»
Fadhel Abdelkéfi ne cache pas son bonheur. Il revient dans son quartier, Place Pasteur, à quelques immeubles seulement de ses anciens bureaux à Tunisie Valeurs. Son bureau, au cinquième étage, donne sur le magnifique parc du Belvédère. L’équipe est accueillante, interactive. La mission est des plus stimulantes. Beaucoup de punch!
Pourtant, il vient directement du secteur privé, avec en plus toute la rigueur et l’efficience d’une institution financière très bien structurée et la sanction immédiate de la moindre imperfection de la Bourse de Tunis qu’il avait dirigée. Lorsqu’on lui demande comment il a trouvé son ministère, Fadhel Abdelkéfi livre un témoignage intéressant.
«C’est un ministère initialement créé pour prendre en charge la coopération internationale, qui a fusionné, par la suite, avec le Plan, dit-il. Puis on lui a jouté le Développement régional. Il présente un souci d’ADN suscité par les successives scissions / fusions, avec certaines prédominances. Ce que j’essaye d’expliquer aux équipes, c’est que nous sommes un ministère horizontal, au service de tous les autres. Il faut dire que c’est un département de hautes compétences, ingénieurs, énarques, et de diverses autres spécialités, tous motivés, déterminés à faire réussir les actions».
Autour du ministère, la galaxie - et certains l’oublient - compte nombre d’organismes publics:
- L’Institut national de la statistique (INS)
- L’Institut tunisien de la compétitivité a et des études quantitatives (Itceq)
- L’Agence de promotion de l’investissement extérieur (Fipa)
- L’Agence tunisienne de coopération technique (Atct)
- Le Commissariat général au développement régional (Cgdr)
- L’Office de développement du Sud (ODS)
- L’Office de développement du Centre-Ouest (Odco)
- L’Office de développement du Nord-Ouest (Odno).
Au total, c’est plus de 2 700 personnes.
Et cela fonctionne bien?
Oui, dans l’ensemble et pourrait l’être davantage.
Pour la Coopération internationale, la prise en charge des dossiers est au top niveau. Comme pour ce qui est des autres composantes. Mais nous devons redéfinir l’implication de l’Etat dans le développement régional. C’est d’ailleurs pour moi une grande préoccupation. Fluidifier les relations avec les régions, revoir les process et recentrer: c’est essentiel!
Vous avez des exemples concrets ?
Oui ! Est-il normal que l’Etat construise des usines dans des régions reculées, sans les doter des infrastructures nécessaires et de les proposer ensuite à la location?
Est-il acceptable de ne pas se soucier de la coordination indispensable avec les différents opérateurs et de ne pas résoudre les problèmes fonciers qui plombent nombre de projets?
Les textes en vigueur sont vieux, compliqués. Un big-bang est nécessaire, d’urgence.
Comment avez-vous été reçu?
Extrêmement bien. D’abord par mon prédécesseur, Yassine Brahim, dans une excellente tradition républicaine et avec une vraie passation des dossiers. Mais aussi par les principaux collaborateurs et tous ceux que j’ai pu rencontrer. Le Cabinet est confirmé, comme toutes les équipes déjà en place.
Je me sens très bien. Chaque matin, je suis heureux d’arriver au bureau.
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