Les JCC vont-elles se transformer en festival de Cannes du pauvre ?
Le rideau est tombé sur la 27e session des JCC, sans doute la plus réussie en cinquante ans d’existence au plan de l’engouement du public, avec les milliers de spectateurs pour la plupart des jeunes qui ont pris d’assaut les salles de cinéma, de la qualité, de la diversité et du nombre de films tunisiens en compétition. En revanche, que de cafouillages, que de ratés au niveau de l’organisation. Cela sentait l’amateurisme à tous les coups. C'était tout simplement indigne du plus ancien festival de cinéma arabe et africain. Quand on sait que cette manifestation a cinquante ans, on n’a pas l’excuse de l’inexpérience.
En fait, le problème majeur des JCC est qu’elles ne disposent pas d’une structure stable, ni d’autonomie financière. A chaque session, c’est une nouvelle équipe qui se met en place, du directeur au simple ouvrier quelques mois avant le début de la manifestation. Elle a juste le temps de sélectionner les films et d’inviter des acteurs étrangers de renom, surtout des Egyptiens, les autres étant inaccessibles. Quant à l’organisation, on a pris son parti de cette anarchie joyeuse et bon enfant qui est devenue au fil des sessions la marque de fabrique des JCC. Faute de moyens, il fallait s’en contenter au lieu de courir le risque de faire de Carthage, un festival de Cannes du pauvre. Piqués au vif par la montée en notoriété du tout jeune Festival de Marrakech, les organisateurs ont voulu intégrer le côté glamour dans l’organisation des J.C.C.et changer de périodicité. Or une telle conversion ne se limite pas au tapis rouge, ni à un défilé de starlettes dénudées, mais nécessite une organisation impeccable et surtout beaucoup d’argent comme l'a prouvé cette 27e session. En attendant d'avoir les moyens de ses ambitions, il vaut mieux revenir aux fondamentaux des JCC comme le Fespaco qui, sagement, poursuit son bonhomme de chemin.
Hédi
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