Opinions - 10.11.2016
Enseignement supérieur… A grade égal, charge pédagogique non égale
Les évènements que vit mon institut me donnent l’occasion de parler de l’iniquité de la charge pédagogique à corps professoral égal entre les instituts et écoles d’ingénieurs et les facultés de sciences. Je note qu’encore une fois le changement est réclamé par les étudiants alors qu’il aurait dû être porté par les enseignants et les structures de l’enseignement supérieur. Quand on est enseignant des universités et scientifiques que nous sommes, nous sommes affectés dans une faculté des sciences ou une école d’ingénieurs. Nouvellement recrutés ou enseignants de plus longue date, nos charges, régis par un texte unique, sont dans la réalité différentes.
Dans le décret n° 93-1825 du 6 septembre 1993 qui fixe le statut particulier du corps des enseignants chercheurs des universités, nous tombons tous sous les mêmes articles. L’Article 4 qui énonce clairement la consécration totale des activités de l’enseignant aux taches tels que définies dans l’article 3.
- Art. 4. Les enseignants chercheurs doivent consacrer la totalité de leur activité à l'accomplissement des missions définies à l'article 3 ci-dessus sous réserve, notamment, des dispositions de l'article 81 de la loi n° 89-87 du 7 septembre 1989, portant organisation de la profession d'avocat et des dispositions du décret n° 85-838 du 17 juin 1985 relatif à l'exercice d'une activité privée lucrative par les personnels de l'Etat, des collectivités publiques locales et des établissements publics à caractère administratif.
Et l’article 3 dans son alinéa 1 énonce explicitement la charge d’encadrement.
- Article 3.Alinéa1. Ils participent à l'élaboration et assurent la transmission des connaissances au titre de la formation initiale et continue. Ils assurent l'encadrement, le conseil et l'orientation des étudiants et contribuent à l'amélioration des méthodes pédagogiques.
Dans les écoles d’ingénieurs, les enseignants ont des semestres plus longs donc une charge d’enseignement annuelle plus importante. Par ailleurs, par le fait qu’ils sont dans les instituts et écoles d’ingénieurs, ils ont à assurer des encadrements de projets en cours de formation et de fin d’études. Nos confrères des facultés ont un semestre plus court et pas d’encadrement. On se retrouve donc à travailler plus et ce temps est pris sur nos temps de recherche, donc pas faite. Il en découle pour nous enseignants des écoles d’ingénieurs, une double injustice: une promotion de grade plus longueà venir ou pas du toutet un même salaire pour une charge plus importante.
J’en appelle donc à Monsieur le Ministre de l’enseignement supérieur et au Conseil des universités à amender les articles de loi et décrets pour une équité dans le grade : travailler plus, gagner plus ; les enseignants sont aussi des citoyens et n’en peuvent plus d’être les bons samaritains. Toute peine mérite salaire.
Nihel Ben Amar
Ingénieur Principal
Docteur en Génie des Procédés Industriels
Professeur en Génie Chimique, INSAT