Habib Majoul et Mohamed Ben Abdallah, les oubliés du 70e anniversaire de l'UTICA
L’UTICA a été bien inspirée de mettre à profit la célébration de son 70e anniversaire pour honorer ses anciens présidents et quelques uns de ses fonctionnaires. A moins qu'ils n'aient eu un empêchement, ce geste restera cependant entaché d'une injustice à l’endroit de deux figures emblématiques du syndicalisme patronal en Tunisie, Habib Majoul et Mohamed Ben Abdallah.
Le premier, Habib Majoul, a été Vice-président de l’UTICA pendant près de trente ans, en fait son président bis. Avec l'appui sans failles de Si Ferjani, il a été l’artisan du renouveau de la centrale en 1972, au sortir de la décennie noire de l'expérience collectiviste, ensuite de sa mise à niveau et de son rayonnement international. Il a délaissé son entreprise pendant toute cette période, pour ne s'occuper que de la marche de l'UTICA, sans percevoir le moindre salaire, réorganiser son administration centrale en recrutant des jeunes frais émoulus de l'université, créer un centre d'études pour accompagner les jeunes dirigeants d'entreprises, et fait passer l'UTICA de l'âge de la pierre à l'âge industriel.
Le second, Mohamed Ben Abdallah (Echeikh) a fait de la région de Sfax un bastion de l'UTICA, juste après Tunis, en payant de sa personne et en n'hésitant pas à mettre la main à la poche quand il le fallait. Il a encadré les milliers de commerçants et artisans de la ville qui étaient livrés à eux-mêmes, contribué à l'émergence d'un secteur industriel moderne et créé la foire de Sfax.
Malgré les différences de tempérament - autant, le premier était calme et discret, autant, le second était bouillant- les deux hommes ont en commun la modestie, une qualité qu'on ne retrouve que chez les vrais militants, comme on n'en fait plus.
Mustapha