Après l'arrivée d'Orange, la concurrence, meilleur antidote à la routine
Aujourd'hui, démarrage des abonnements chez Orange. Malgré certains couacs, dus peut-être à l'impréparation de certains agents, s'agissant notamment des services proposés, l'opération, d'après des témoignages concordants, se serait bien déroulée. On est maintenant curieux de savoir si le marché pourra absorber trois opérateurs alors qu'on le disait, déjà, depuis un certain temps, saturé. Il est vrai que la même remarque avait été faite lors de l'arrivée de Tunisiana. On oublie trop vite que les Tunisiens sont férus de technologie et très réceptifs aux nouveautés; et ce n'est pas un hasard, si notre pays a été classé 1er en matière de TIC's en Afrique par le Forum de Davos. Et puis, même si Orange est adossée à un groupe aussi puissant que France Télécom, elle n'est pas du genre à dépenser 1 milliard de dinars sans avoir, au préalable, procédé à une étude approfondie du marché. Car le secteur de la téléphonie fixe est loin d'être saturé et le nombre d'abonnés à l'ADSL n'a pas dépassé les 350 000, sans parler de la 3 G. C'est dire que la marge de progression dans un certain nombre de secteurs reste importante. On a fait grand cas des 11 millions de lignes atteints jusqu'à présent. Sans faire preuve d'un excès d'optimisme, l'objectif de 20 millions de lignes (en tenant compte des lignes fixes) soit 2 lignes par habitant est parfaitement envisageable à moyen terme.
Orange bénéficiera, comme ses devancières, d'un état de grâce de quelques mois auprès des Tunisiens appâtés par les effets d'annonce. Après quoi, ils seront plus regardants sur les avantages comparatifs entre les trois opérateurs. Conscients plus que jamais du plus grand choix que leur offre, désormais, la présence de trois opérateurs et de l'expérience qu'il ont acquise dans ce domaine, ils sauront distinguer le bon grain de l'ivraie. Le temps des clientèles captives est bel et bien révolu. On devra s'y faire.