Ali Hafsi, nouveau président de la FTF: que faut-il en attendre?
C'est finalement M. Ali Hafsi qui succèdera à M. Kamel Ben Amor à la tête de la Fédération Tunisienne de Football. Sa liste a été élue, mercredi soir, par les présidents des clubs par 257 voix contre 66 pour la liste de M. Ridha Ayed. Cette victoire a été remportée sans coup férir. Le choix des membres de sa liste, un savant dosage entre anciens et nouveaux et les arguments qu'il a développés au cours de sa campagne électorale ont, de toute évidence, emporté la conviction des électeurs.
Si Ali s'y attendait un peu. Et c'est avec beaucoup de calme, qu'il avait accueilli, hier soir, les résultats.Tout juste, un sourire discret cachant mal une émotion contenue et des goutelettes de sueur qui perlaient sur son front. Le nouveau patron du football tunisien a le triomphe modeste. Homme du sérail (il était membre du Bureau sortant et président de la puissante ligue du football professionnel), il pense déjà à l'avenir. D'abord, la finale de la Coupe et le match amical contre la France, deux échéances très proches, prévues pour la fin du mois de mai, puis le choix du nouvel entraîneur national. Après quoi, il s'attaquera aux problèmes structurels du football tunisien. Comment? Et par quels moyens? On ne sait trop. On a beau chercher dans le programme électoral des éléments de réponse, on n'y trouvera rien qui puisse satisfaire notre curiosité. En fait de programme, il s'agit de simples slogans, un catalogue de bonnes intentions qui ressemble à s'y méprendre à celui de la liste rivale. "Cela a été fait à dessein pour ne pas dévoiler notre jeu", nous a-t-on dit pendant la campagne électorale. "Le vrai programme, celui-ci détaillé et chiffré, sera rendu public après notre élection". On ne demande qu'à croire.
Il reste que le degré de gravité de la crise qui secoue notre football requiert une présence assidue aux réunions du bureau et un suivi régulier des décisions. Il faut, coûte que coûte, éviter de tomber dans le travers que n'ont pas pu ou su éviter les membres de l'ancien bureau: l'absentéisme. M. Ali Hafsi est appelé, en tant que président de la FTF à en devenir l'homme clé, à la fois, l'animateur le catalyseur de l'action de la nouvelle équipe. Or, il cumule déjà plusieurs activités: homme d'affaires, député en plus de ses nouvelles responsabilités à la tête de la fédération sportive la plus importante du pays. Comment arrivera t-il à concilier entre toutes ces activités d'autant plus qu'il réside à Tozeur distante de 400 km de Tunis? Par quelques sacrifices, nécessairement. La présidence de la FTF vaut bien cela.