Blogs - 07.05.2010

A quelques semaines du Mondial, Al Jazeera se rappelle à notre bon souvenir

Comme l'hirondelle qui annonce le printemps, Al Jazeera vient, à quelques semaines de la Coupe du Monde de football, de se rappeler à  notre bon (ou mauvais) souvenir. Comme au début de l'année avec la CAN 2010, comme en 2006 avec le Mondial, et très probablement en 2014 avec celui du Brésil.

Les droits de retransmission des matches des éditions de 2006, 2010 et 2014 pour la zone MENA ayant été acquis par l'ART depuis quelques années, pour la coquette somme de 210 millions de dollars, c'est Al Jazeera qui a racheté le bouquet de Cheikh Abdallah Kamel, il y a quelques mois, qui a pris la relève. Si l'on y ajoute les championnats d'Italie et d'Espagne, les Championnats d'Europe des Nations et des clubs, la CAN et la Champion's league africaine dont la chaîne qatarie a acquis, également, les droits de retransmission ce sont tous les accès à la planète foot, qui s'en trouvent verrouillées. C'est le sport et en particulier le football, sport populaire par excellence, qui est, ainsi, dévoyé. Usant et abusant de sa position dominante, Al Jazeera peut, désormais, dicter ses conditions et imposer ses tarifs: une fourchette comprise entre 12 et 14 millions de dollars S.C.O, selon le nombre de matches diffusés (sur le réseau terrestre, uniquement). L'ASBU a eu beau se démener, elle ne pouvait que reconnaître son impuissance d'autant plus que la plupart des pays membres avaient opté pour "le chacun pour soi".

Heureusement, les Tunisiens dont l'équipe nationale ne sera pas au rendez-vous après la déception de Maputo, pourront se rabattre sur les chaînes françaises (TF1, France-Télévisions) et la dreambox.

A vrai dire, dans le cas d'espèce, ce qu'il faut surtout condamner, ce n'est pas tant la chaîne de télévision que ces messieurs de la FIFA qui cautionnent de telles pratiques se laissant, ainsi, glisser sur la pente savonneuse de l'argent-roi. On pourra invoquer, à leur décharge, la nécessité de procurer à la FIFA et aux organisateurs des recettes supplémentaires, dont une partie, d'ailleurs, servira au développement  du football dans les pays pauvres. Mais n'y a t-il pas moyen d'installer des garde fous, histoire d'éviter les dérapages pour que le football ne devienne pas une simple marchandise soumise à la loi du marché et pour ne pas pénaliser des peuples qui n'ont pas les moyens de payer les droits de diffusion des matches?


Hedi