Flashé par le Radar ? Comment s'en assurer ? Et comment exercer votre droit de recours ?
Souriez ! Vous venez de vous faire flasher par l’un des 12 radars fixes entrés en fonction début avril. Vous cherchez à vous en assurer et aimeriez savoir comment exercer votre droit de recours ou, tout simplement, connaître le montant de l’infraction et le régler. Pas de panique ! Demandez à Rafic.
Rafic ? Oui, c’est l’application informatique des infractions routières développée par le ministère des Finances à laquelle est relié le Call Center dédié ouvert à la disposition du public. Sur un simple coup de fil au 81 100 700, et en déclinant le numéro de votre carte d’identité ou de permis de conduire, ou encore l’immatriculation de votre voiture et même votre matricule fiscal, une voie courtoise vous apporte la réponse. « Oui, Monsieur ! Vous avez bien été signalé en infraction, tel jour à telle heure dans tel lieu, à bord d’un véhicule n°…. » Ou, si vous êtes plus chanceux : « Heureusement Monsieur ! Rien n’a été relevé à votre encontre ! »
Nous sommes à BAb Souika, ce vieux quartier de Tunis, à quelques pas du siège historique de l’Espérance sportive de Tunis et des célèbres cafés d’antan. Au rez-de-chaussée d’une bâtisse discrète, une porte bien gardée ouvre sur le Call Center. Un centre d’appel moderne, à l’instar de ceux internationaux implantés en Tunisie, avec 20 positions toutes dotées d’ordinateurs connectés en réseau au centre d’informatique du ministère des Finances. Douze postes sont opérationnels ce mardi après midi. De jeunes fonctionnaires de la Direction Générale de la Comptabilité Publique, casque écouteur-micro sur la tête et les yeux rivés sur l’ordinateur, recoivent les appels et y répondent calmement. Tous, sont d’un niveau universitaire et avaient reçu une double formation. D’abord sur l’application informatique Rafic, puis, et c’est encore plus important, sur la gestion des appels téléphoniques, la courtoisie de l’accueil et la précision de l’information. Dans une cellule vitrée, le Superviseur, assure le suivi et vérifie régulièrement les flux d’appels.
Mardi 11 mai à 16H, nous en sommes à 1635 appels rien que pour cette journée. Au total, depuis le 5 mai, date d’ouverture, le centre a totalisé 15 231 appels. La durée moyenne d’appel est de 30 à 45 secondes, tout étant très clair. Les Tunisiens appellent de toutes les régions et, une fois l’infraction confirmée, demandent comment s’y opposer ou la payer. «C’est là, l’un des objectifs principaux de ce service, explique à Leaders, Mme Habiba Jelassi, en charge de la Direction Générale de la Comptabilité publique. Nous tenons à garantir au citoyen son droit de recours et lui permettre de l’exercer dans les délais impartis sans être à la merci d’une lettre qui n’arrive pas ou d’une missive égarée. Le ministère des Finances met ainsi en application la recommandation des 3 commissions parlementaires, émises lors des débats sur le projet de loi y afférent».
Soucieux de recouvrer rapidement le montant des contraventions, le ministère des Finances s’était-il empressé de mettre en place de ce dispositif ? « Nullement répond en chœur Mme Jelassi qui avait à ses côtés, M.M. Abdellatif Dechraoui, Trésorier Régional de Tunis, Adel Haouat, directeur du matériel et des équipements et Habib Khelifi, Receveur régional. » Elle ajoute avec conviction : « le plus important pour nous c’est en finalité de réduire le nombre des accidents de la circulation et leurs dégâts catastrophiques qui pénalisent le pays en ressources humaines. Notre devoir, ici, est de renseigner le citoyen sur ses droits et ses obligations, en toute transparence et équité. »
Les infractions notifiées par SMS
Pourquoi ne le fait-on pas aussi pour les autres contraventions et pénalités à payer ? Combien de fois, un voyageur est surpris de se voir, arrivant à la police frontière de l’aéroport ou d’un point de passage, interdit de voyage faute de s’être acquitté d’une amende? La réponse est immédiate. D’abord, on peut payer la somme due à partir du bureau de poste à l’Aéroport. Mais, aussi, une application sera bientôt, très bientôt, déployée à cet effet et on pourra désormais payer auprès d’un régisseur disponible au sein même du bureau de Douanes. Voilà une bonne nouvelle.
Une deuxième aussi, quant aux infractions de la circulation, une notification par SMS est actuellement en cours de développement. Sur simple inscription, vous pourrez alors recevoir sur votre portable, toute infraction consignée à votre encontre.
Dernière question : si mon véhicule a été flashé alors que je n’en étais pas le conducteur ? Il suffit de s’opposer en mentionnant l’identité du chauffeur. Tout récemment, le patron d’une agence de location de voiture a failli tomber dans les pommes en apprenant qu’il a 10 flash radar contre ses véhicules. Mais, quand il a su qu’il lui suffit de transmettre une copie des contrats de location précisant l’identité des conducteurs, il a retrouvé rapidement sa sérénité.
Sérénité : c’est le mot exact. Informer le citoyen, lui permettre d’exercer son recours et l’aider à s’acquitter de ses obligations : le ministère des Finances accomplit sur cette voie, à travers ce dispositif, un pas significatif et apprécié. A poursuivre, à généraliser.