L'affaire de l'ambassade US à Tunis : un déballage qui n'honore pas celui qui en a pris l'initiative
Depuis la révolution, on a pris l’habitude de polémiquer à propos de tout et de rien. Celle qui éclaté, il y a quelques jours, est différente des autres par ses protagonistes : un ancien président de la République, en l’occurrence, Moncef Marzouki d’un côté et de l’autre un ancien ministre de la Défense, Abdelkrim Zbidi et un ancien chef d’Etat-major de l’armée, Rachid Ammar, ainsi que le sujet, objet de la polémique. Il s’agit de l’affaire de l’attaque du siège de l’ambassade des Etats Unis.
Lors d’une émission sur Al Jazira, l’ancien président de la République n’a pas hésité à mettre en cause l’ancien ministre de la défense et l’ancien chef d’Etat-major. L’armée aurait refusé de sécuriser l’ambassade comme Moncef Marzouki lui en avait donné l’ordre. Bien plus, le ministère de la Défense aurait demandé l’autorisation de permettre aux Marines américains d’engager une opération aéroportée pour assurer la défense de l’ambassade. Faux ! répondent Zbidi et Ammar : l’armée est intervenue. Quant aux marines, c’est Marzouki qui les a autorisés à venir contre l’avis du ministère et du chef d’Etat-major. Interrogé, l’ancien secrétaire d’Etat aux affaires étrangères qui avait été chargé du suivi de l’affaire, Touhami Abdouli a corroboré les propos de l’ancien ministre et de l’ancien chef d’Etat-major.
L’affaire ne fait que commencer. Chacune des deux parties promettent de dévoiler d’autres informations plus compromettantes pour l'autre. On ne va pas s'amuser à s'ériger en juge, mais ce déballage de secrets d’Etat est inacceptable. Néanmoins, que l’ancien président en ai pris l’initiative et de surcroît sur une chaîne étrangère, le fait qu’il se soit départi de son obligation de réserve, qu’il ait mis en cause l’armée est grave et peut avoir des conséquences incalculable sur la sécurité du pays. Et puis a-t-on pensé au spectacle que nous offrons à nos voisins, à l'opinion internationale avec ce déballage de linge qui n'honore personne.