Tunisie Telecom : l'effet levier pour l'avancée numérique
Outre son impératif de profitabilité bien légitime et sans cesse confirmé par des résultats probants, quel rôle de leader du marché et quelle mission citoyenne peut accomplir désormais le Groupe Tunisie Telecom (TT), après la multiplication des opérateurs privés ? Les spécialistes interrogés par Leaders sont quasi-unanimes: plus qu’un simple opérateur de téléphonie, d’internet et de transmission de données, Tunisie Telecom est un acteur majeur dans l’avancée numérique du pays.
Les indicateurs-clefs sont évidents pour le confirmer : plus de 4.6 millions d'abonnés GSM actifs dont plus d’un demi million rien qu’à la nouvelle marque Elissa, 1.086.003 abonnés au fixe, 420 000 pour l’ADSL, etc. Les perspectives d’avenir l’investissent d’une lourde et noble mission. La Tunisie ambitionne d’atteindre d’ici 2015, 1 million de nouveaux abonnés à l’internet haut débit, porter la connexion à 100 Gb/s et développer les services à valeur ajoutée. Au prix des mutations substantielles qu’elle entreprend avec détermination et clairvoyance, Tunisie Telecom est bien armée pour y contribuer substantiellement.
« De par son infrastructure technologique puissante couvrant l’ensemble du pays, explique un expert, son ingénierie, ses effectifs et son engagement en mission de service public, elle constitue la principale plateforme de télécommunication. La poussée significative de la téléphonie mobile, l’accroissement du nombre d’internautes, l’augmentation du débit, l’élargissement de la connectivité à tous les recoins du pays, la connexion des établissements d’enseignement, de santé et de culture, tout comme le réseau de fibres optiques et autres lui doivent beaucoup ».
Il ne faut pas se tromper ou ruer dans les brancards d’une mercantile course uniquement à la conquête des parts de marché. Dans cette grande synergie numérique que connaît la Tunisie, les fournisseurs d’accès internet, les centres d’appels, les lignes spécialisées à haut débit et autres autoroutes de l’information s’appuient en effet sur la logistique de Tunisie Telecom. Evidemment, à des degrés différents de performance, mais avec toujours la même volonté d’amélioration, de renforcement et de satisfaction client. La claire vision dessinée par le Chef de l’Etat trouve son effective mise en œuvre par près d’une dizaine de milliers d’hommes et de femmes dont 42% de cadres, qui affichent aujourd’hui fièrement un bilan éloquent. La machine est bien étoffée: 84 agences, plus de 13000 points de vente, un fournisseur d'accés internet, Topnet, acquis récemment, une représentation à Paris, et un centre de recherche et de développement...
«La mutation significative, poursuit l’expert interrogé par Leaders, amorcée avec l’ouverture du capital, actuellement à 35% et certainement bientôt à 51%, se renforce ses dernières années. L’entreprise devient une marque de service emblématique et n’hésite pas à créer de nouvelles marques spécifiques, comme elle l’a fait avec Elissa pour les jeunes.»
A Dubai, siège de Tecom, l’actionnaire de référence de TT, on ne cache pas sa satisfaction pour les résultats enregistrés. « L’implication est totale dans le développement, déclare à Leaders un spécialiste. Elle aurait pu être plus grande, n’était-ce la crise locale, mais, il faut reconnaître que le management tunisien est aussi professionnel que performant. Le leadership se confirme et les perspectives sont encore plus encourageantes ».
Une infrastructure inégalée en Afrique
Qui peut l’occulter? Forte de son caractère d’entreprise publique, TT a réussi, suite aux investissements durant des décennies et au savoir faire des compétences tunisiennes, à se doter d’une infrastructure inégalée à l’échelle nationale et même régionale, pour ne pas dire continentale. Ces investissements, consentis par l’Etat, ont permis de doter le pays d’un acteur de taille dans le domaine des télécommunications, capable d’être un des bras solides du gouvernement dans la mise en œuvre de sa politique de développement économique et sociale qui fait aujourd’hui de la Tunisie ce quelle est ; c'est-à-dire un pays leader et à l’avant-garde dans le domaine des TIC dont témoigne les différents rapports et classements des instances internationales.
La conférence organisée, dernièrement par le RCD, pour la célébration de la journée Mondiale des Télécommunications et de la Société de l’Information, a été une occasion de plus pour mettre en évidence ces acquis et rafraichir certaines mémoires au sujet de moments inoubliables dans l’histoire de la Tunisie, ceux de l’organisation par la Tunisie de la deuxième phase du SMSI, dont la réussite continue à être saluée.
Véritable opportunité bien programmée, la concurrence profite à la Tunisie et aux Tunisiens
La concurrence qui caractérise actuellement le secteur, et que le Gouvernement a décidé d'instaurer par étapes depuis 2002 dans le domaine du Mobile et, à partir de juillet 2009, sur l’ensemble des services des télécommunications, est une évolution naturelle du marché, que tous les acteurs saluent y compris TT, car la concurrence est perçue comme une opportunité. Elle est certes pour les opérateurs établis, dont l’opérateur historique, une étape qui nécessite de leurs parts une révision de certains modèles établis et une remise en cause de certaines façons de faire pour aller chercher de nouvelles sources de compétitivité et de croissance.
Elle est aussi, pour un opérateur comme TT, une source de nouveaux revenus, car aucun nouvel opérateur ne peut se doter dès son premier jour de sa propre infrastructure en totalité; le recours à l’opérateur historique est une nécessité économique et technique.
« L’arrivée d’un nouvel opérateur dans un marché de duopole, poursuit l’expert, va, comme cela a été le cas partout ailleurs, redistribuer les cartes entre le nouveau qui, généralement, se doit d’être agressif sur les prix, face aux autres déjà établis. La Tunisie n’échappe pas à cette logique économique, sauf que contrairement à ce que certains laissent entendre, nous ne sommes pas encore dans un marché saturé et le potentiel de croissance est encore là malgré une densité du Mobile de l’ordre de 94%. Il suffit de regarder les statistiques de certains marchés avancés qui enregistrent des taux de pénétration de 120 et 130%. Donc combattre le churn, n’est pas la seule bataille qu’un opérateur doit mener dans un marché encore en croissance. »
Une relance continue
Durant l’année 2009 et les premiers mois de 2010, TT a su faire preuve de beaucoup de dynamisme au niveau de ces offres et promotions tant autour du mobile, que du fixe, et de l’internet. Elle a été, à plusieurs reprises, le chef d’orchestre de certaines tendances du marché que seul un leader de la stature de TT peut se permettre. On peut citer à ce niveau le lancement d’une marque destinée aux jeunes « Elissa » qui, une année après, a réussi à se prévaloir d’une base d’abonnées dépassant 500 milles abonnés, que certains nouveaux entrants voudraient bien les avoir en une si courte durée.
TT a aussi su être leader en mettant, la première, sur le marché tunisien la technologie BlackBerry et positionner la Tunisie parmi les quelques pays qui offrent ce service non seulement sur le territoire national mais avec pas moins de 157 opérateurs en roaming. Elle l’est également pour le paiement à partir d’un téléphone mobile et d’autres innovations. Même sur le segment des lignes fixes et, dans un contexte international marqué par la stagnation de la téléphonie Fixe, au profit des technologies mobiles, le parc ne cesse de s’accroître passant de 1.064.284 abonnés, fin 2008 à 1.086.003, fin avril 2010, sous l’effet des relances marketing.
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