Document : La sécurité nationale en transition en Tunisie, par Haykel Ben Mahfoudh (Vidéo)
Le rapport introductif du Colloque international sur la sécurité nationale en transition en Tunisie, tenu jeudi et vendredi dernier, 19 et 20 octobre à la Faculté des Sciences juridiques, politique et sociales de Tunis est un document de référence. Son auteur, le Pr Haykel Ben Mahfoudh, qui dirige le Laboratoire de recherche en Droit international et européen et Relations Maghreb-Europe (LR-DIERME) au sein de la Faculté, est un expert en la matière. Il analyse, dans une première partie, la transformation du contexte politico-sécuritaire, tant au niveau conceptuel qu’organisationnel. Dans la seconde partie, il aborde l’épineuse question de l’évolution de l’État de droit à l’État surveillance, avec la banalisation de l’urgence et les limites du contrôle démocratique : les cas du renseignement et du fichage de masse.
Le Pr Ben Mahfoudh souligne que « le dilemme contrôle démocratique du renseignement et des agences de sécurité est que sans le renseignement la sécurité du pays est mise à risque, mais si le renseignement est excessif par un alignement particulier, il peut violer les normes constitutionnelles et les libertés civiles. » Mais, si « un modèle réussi pour traiter ces problèmes spécifiques n’a pas encore été inventé dans les démocraties matures, (...) face à un monde « en morceaux », les Etats n’ont guère de choix que de « réapprendre la complexité du dialogue mais aussi sa fécondité. » « Les communautés de sécurité nationale ne doivent pas être des communautés d’exclusion, sinon les crises vont s’amplifier. Il y a lieu de penser que les pouvoirs publics sécuritaires ont besoin de solidarité, de moyens d’échange avec la société, d’insertion dans les réseaux internationaux de réflexion afin de consolider une ‘’bonne gouvernance’’, affirme-t-il dans sa conclusion.