Jean d’Ormesson: L’Adieu d’un Immortel
Jean d’Ormesson est mort. Membre de l’Académie Français l’écrivain, chroniqueur, journaliste et éternel charmeur, Jean d 'O, comme il aimait à s’appeler, Comte D’Ormesson de par sa naissance, s’est éteint la nuit du 4 décembre 2017, des suites d’une crise cardiaque à 92 ans.
Jean Bruno Wladimir François de Paule Le Fièvre d'Ormesson est né le 16 juin 1925 à Paris. De son enfance il gardera le goût des livres et des voyages auprès de son père ambassadeur. Après des études à Normal Sup, il écrit dans plusieurs journaux, passant par l'Unesco où il collabore des 1954, avant de prendre 1970 la direction du Figaro, dont il restera la figure de proue pendant plus de 40 ans. Son nom reste indissociable du quotidien jusqu’en 2010.
Homme de Lettres, et de «Conversation» comme il aimait à parler de son art, Il publie son premier livre en 1956 «L'amour est un plaisir», mais son premier succès sera publié en 1971, «La Gloire de l'Empire» pour lequel il obtient le Grand Prix de l'Académie française. Récompense prémonitoire puisqu’en 1973 il est élu membre de l’Académie l'Académie française, et sera ainsi le plus jeune des Immortels, pour finir Doyen d'élection de l'Académie française depuis Claude Lévi-Strauss en 2009.
Jean D’Ormesson a traversé le siècle, avec élégance en écrivant jusqu’au bout de sa vie. Au total 40 livres, entre romans, essais, récits autobiographiques où l’humour l’érudition, le verbe juste et gracieux signaient un style unique,« délicieux », comme il aimait à se qualifier sans prétention. Parmi ces succès incontournables: Mon dernier rêve sera pour vous (1982) Le Vent du soir en 1985, Histoire du juif errant (1990), Le Bonheur à San Miniato, Le Rapport Gabriel (1999), La Douane de mer (1994). Presque rien sur presque tout(1995), et Une autre histoire de la littérature française en 1997.
On avait fini par le croire immortel. Ces livres garderont cette fausse» légèreté, une grave joie de vivre et d’espérer jusqu’au bout du dernier souffle. Il laisse en mémoire l’élégance du verbe, la gaieté en héritage et un regard bleu, qui a longtemps illuminé celui de ses lecteurs.
Ses derniers livres, grands succès de librairies, étaient méditatifs comme de joyeux testaments au titres de : «C’est une chose étrange à la fin que le monde» ou «Un jour je m’en irai sans avoir tout dit». Un ultime essai, «Et moi je vis toujours» sortira, chez Gallimard pour le 1er février 2018.
Reposez en paix Jean D’O «Cette vie fut belle malgré tout» continuerons-nous à dire en vous lisant.