News - 31.05.2010

Pour Georges Haddad, mieux vaut être le cousin de Zidane que Prix Nobel

Georges Haddad, Goulettois pur jus, pratique ce que Picasso lui avait dit un jour lorsqu'il était allé, à 19 ans, le voir dans le Sud de la France: "construire, déconstruire, pour reconstruire...", sans jamais prétendre détenir la vérité ou attraper la grosse tête.

Normalien, ancien président de Paris Sorbonne, puis de la conférence des présidents d'universités, jadis souvent invité par Mitterrand pour deviser sur la façon de laisser du temps au temps, il nous rapporte, ce dimanche à Paris, une belle histoire. Avec des amis grands scientifiques et prix Nobel, ils étaient en voyage à Londres et voulaient profiter d'une pause pour aller visiter une grande exposition. Arrivés une heure avant la fermeture, ils ont été repoussés par le surveillant du musée qui était pressé de se libérer des derniers visiteurs pour rentrer chez lui.

Georges essaye de l'amadouer en lui présentant ses amis bien auréolés. "Prix Nobel ou pas, tout ce qui m'intéresse, leur dit-il, c'est de me mettre devant la télé pour suivre le match de Manchester et boire ma pinte de bière."Georges insiste quand même, mais devant l'intransigeance du surveillant, il s'apprête à repartir bredouille. C'est alors que le surveillant le rappelle: "vous ressemblez bien à quelqu'un que j'aime. Vous ne seriez pas par hasard cousin de Zidane, lui demanda-t-il?" Sautant sur l'occasion, Georges lui répondra par l'affirmative, ce qui lui vaudra et aux Prix Nobel une visite privée de l'expo."

Comme quoi, ce ne sont pas les savants qui croient détenir la vérité et faire avancer l'humanité qui sont les plus connus et les plus adulés par les peuples. Lorsque Bernard Pivot descendait les Champs Elysees avec Claude Levis-Strauss, ce n'était pas à l'anthropologue que l'on demandait un autographe, mais au présentateur d'Apostrophes...

 

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