"Enquêtes et révélations"... tendancieuses sur le Tourisme tunisien
Les Tunisiens qui ont suivi, mardi dernier, sur TF1, l'émission «Enquêtes et révélations» n'en reviennent pas. Sur le thème. «Comment éviter les arnaques, vacances à prix cassés», une enquête où la mauvaise foi le disputait à la calomnie, les auteurs ont focalisé sur un "hôtel" à Nabeul qui illustrait jusqu'à la caricature leur propos: des locaux mal entretenus, un accueil désagréable, une cuisine exécrable et une plage poubelle. Dans une conjoncture aussi difficile que celle que nous traversons, le tourisme tunisien se serait bien passé d'une telle contre publicité.
On comprend l'indignation des hôteliers tunisiens face à une telle charge. Tout ce qui est excessif est insignifiant. Et le caractère tendancieux de cette émission suffit à la décrédibiliser. On aurait, pourtant, tort d'évacuer le problème d'un revers de main, soit en pratiquant la méthode Coué (tout va très bien), soit en faisant de la victimisation (on nous en veut pour nos réussites). La solution la plus sage est d'abord, d'analyser le cas de cet hôtel, calmement, et d'en tirer les enseignements qui s'imposent.
Le fait qu'un tel hôtel, avec tous ses défauts, soit parvenu à passer au travers des mailles du filet dressé par les inspecteurs de l'ONTT pose problème. Et même s'il s'agit d'un cas unique, il est de trop. Peut-être faudra t-il, d'abord, faire preuve d'une vigilance accrue en multipliant les contrôles impromptus; ensuite, poursuivre l'entreprise de mise à niveau du tourisme tunisien (moderniser le parc hôtelier, privilégier les réservations en ligne et last minute qui sont en plein boom partout dans le monde pour échapper à la tyrannie des TO), la meilleure manière de se débarrasser de cette image de destination low coast qui nous colle à la peau depuis trois décennies au moins et enfin, augmenter les budgets de la communication qui ont été, déjà, multipliés par trois pour faire face à une concurrence de plus en plus rude.
Une situation à laquelle nous n'avons pas peu contribué en mettant à la disposition des pays frères et amis, selon la formule consacrée, la quintessence d'une expérience vieille d'un demi siècle. Résultat: on est aujourd'hui plusieurs à chasser sur les mêmes terres: marinas, thalasso, et demain tourisme médical. Sans doute faudra t-il être plus circonspects à l'avenir.
Il reste que les défis auxquels le tourisme doit faire face ne peuvent être relevés sans la conjugaison des efforts de tous: l'Etat n'a cessé de donner l'exemple en balisant la voie aux professionnels grâce notamment aux campagnes de promotion menées à l'étranger et aux aides multiformes consenties en leur faveur. Mais, en parallèle, c'est tout le secteur qui doit être mobilisé depuis le taxiste de l'aéroport jusqu'à l'hôtelier en passant par le restaurateur et l'artisan, au total près de 400000 personnes dont l'activité est liée au tourisme. Tous unis dans le même combat.