News - 29.03.2018
Noureddine Hajji (EY) : Les pouvoirs publics doivent agir vite et bien pour préserver l’entreprise privée
La capacité de résilience des entreprises privées en a pris un sérieux coup, estime Noureddine Hajji, Associé Directeur Général d'EY Tunisie. Commentant les résultats du baromètre 2018 établi par EY, il urge les pouvoirs publics de préserver « l’ultime source de création de richesses dans le pays et le pivot de la prospérité économique et sociale tant recherchée : l’entreprise privée. »
« Le Baromètre EY des entreprises en Tunisie, né en 2011, écrit-il, nous offre avec sa nouvelle édition 2018 la possibilité de faire des analyses sur des périodes plus longues et de dégager des tendances lourdes sur l’ensemble de la période post-révolution, qu’il importe de faire ressortir.
D’abord, la forte résilience des entreprises tunisiennes face à l’adversité.
Nous les pensions fragiles, peut-être parce que leur taille le suggérait. Elles ont, bien au contraire, démontré sur le terrain de fortes capacités à résister aux aléas sécuritaires, aux soubresauts sociaux, aux dysfonctionnements des chaines logistiques et aux multiples perturbations tout court pendant la période qui a suivi les événements du 14 janvier 2011. Elles ont ensuite fait preuve d’agilité pour survivre et s’adapter au mieux pendant des années durant à l’instabilité politique et à un contexte économique et social résolument hostile à la conduite normale des affaires et à l’investissement.
En réalité, nos entreprises n’ont pas fait que résister à l’adversité. Elles ont fait bien mieux. Elles ont continué tout au long de ces années à faire de la croissance, à investir, à intensifier et développer leur présence sur les marchés internationaux et à se projeter, en somme, dans un avenir meilleur.
La réalité, aussi, est que la compétitivité de nos entreprises et la bonne volonté de leurs dirigeants pour aller encore de l’avant commencent à être rattrapées par l’effet pervers d’une conjoncture politique, économique et sociale résolument défavorable et une incapacité des pouvoirs publics pendant des années durant à offrir des conditions propices à la conduite normale des affaires et un cadre rassurant l’investissement.
Notre baromètre a fait apparaitre, depuis 2016 déjà, des signes d’essoufflement des entreprises. Le baromètre 2018 confirme que leur capacité de résilience en a pris un sérieux coup.
Le message qui en ressort est, on ne peut plus clair : Les pouvoirs publics doivent agir vite et bien pour que les choses changent vite et bien si on veut préserver l’ultime source de création de richesses dans le pays et le pivot de la prospérité économique et sociale tant recherchée : l’entreprise privée.
On ne peut pas s’empêcher de penser, au vu de ce que nos entreprises sont en train d’accomplir, à ce qu’elles seraient capables de faire si l’étau qui les ligote est desserré et leurs énergies libérées. »
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