Mohamed Jammoussi s'invite chez le baron d'Erlanger... comme un zéphyr
Eérudit, Cheikh El Fadhil Ben Achour était célébré pour son centenaire, à la Bibliothèque Nationale. C’est au Palais Ennjema Ezzahar, cette magnifique maison du Baron d’Erlanger à Sidi Bou Saïd que l’hommage est rendu au poète, musicologue et chanteur, Mohamed Jammoussi (1910-1982), à l’occasion de son centenaire. Le Centre des Musiques Arabes et Méditerranéennes lui dédie en effet, à partir du début juin, une exposition intitulé enrichie d’instruments de musique qui lui appartenaient.
S'inspirant de l'une de ses chanson, elle est intitulé "Omri Lel Fann". On y trouve aussi une partie de son œuvre en disques et recueils de poésie. Un documentaire retraçant son parcours entre Sfax, Paris, Tunis, le Caire et Beyrouth est diffusé sur un écran de TV. En fond sonore, jusque dans le jardin persan, ses inoubliables chansons rappellent son talent et sa finesse.
Compression budgétaire oblige, sans doute, le centre a fait de son mieux, dans la modestie et la sobriété. Des panneaux en toile imprimée ont été conçus, comme pour une kermesse et non pour un musée et encore moins pour un centenaire. Certes, d’autres festivités sont prévues, ici et là, notamment à Sfax, dans sa ville natale. Mais qui mieux que le CMMAM pourrait donner une touche spécifique et grandiose à l’œuvre et la mémoire de Jammoussi.
Une meilleure scénarisation et plus riche exposition, avec des mini-concerts dédiés dans le magnifique patio ou sur la terrasse qui surplombe toute la baie de Tunis, auraient drainé un public nombreux parmi ses fans. Aussi, l’absence d’éditions musicales (CD, DVD, etc.), d’ouvrages, et autres publications, laisse les visiteurs sur leur faim, repartant les mains vides.
Mais, comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, le centre pourra certainement se rattraper et rendre à Mohamed Jammoussi l’hommage qu’il mérite.